Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) estime, dans son rapport 2016, que la COP 22 a permis «d’aboutir à des résultats très satisfaisants, dont l’un des plus importants a été la fixation de l’année 2018 comme échéance pour entrer dans la phase de mise en œuvre opérationnelle de l’Accord de Paris, soit deux ans d’avance sur le calendrier initialement envisagé». L'Accord de Paris, ratifié par la quasi-totalité des pays membres de l'ONU, ambitionne de contenir le réchauffement climatique au mieux à 1,5 °C, au pire à 2 °C. Pour y arriver, le Maroc s'est fixé pour objectif d'arriver en 2030 à un taux de 52% la part des énergies renouvelables dans la capacité électrique installée.
«Au niveau national, l’année 2016 a été marquée par la mise en service de la centrale solaire Noor I, en tant que première phase du projet Noor d’Ouarzazate», note le CESE dans son dernier rapport. En citant World Resource Institute, le Conseil rappelle le risque hydrique pesant sur le pays qui figure parmi «les 33 pays les plus menacés par un stress hydrique aigu, à l’horizon 2040». Le volume d’eau renouvelable disponible par habitant est de l’ordre de 700 m3 et pourrait chuter à 500 m3/habitant, à l’horizon 2030, sous la pression du changement climatique, de la croissance démographique, de l’urbanisation et de l’augmentation des activités économiques.
«Dans ce contexte, le Conseil se félicite de la promulgation de la loi sur l’eau, de la poursuite de la mise en œuvre du Programme national d’économie d’eau en irrigation, ainsi que de l’avancement continu en matière de réalisation des projets de traitement d’eaux usées, d’assainissement liquide et de dessalement de l’eau de mer», écrit le CESE. Dans sa contribution nationale, le Maroc s'est fixé pour objectif de réduire de 42% ses émissions de gaz à effet de serre. À l'horizon 2020, le Maroc entend généraliser l'irrigation localisée sur 550.000 hectares et de substituer au recours aux nappes souterraines des prélèvements de 85 millions de m3 par an d'eaux de surface.
En 2030, l'épuration des eaux usées devrait être de 100% pour une économie en eau de 2,4 milliards de m3 par an. Concernant la gestion des déchets ménagers, poursuit le rapport, le taux de collecte professionnalisée des déchets est passé de 44% en 2008 à 82% en 2016, tandis que le taux d’enfouissement des déchets a atteint 40% en 2016, au lieu de 11% en 2007. Enfin, le Conseil appelle à une meilleure prise en considération du risque climatique dans la planification urbaine.