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Les restrictions budgétaires touchent la presse d'État

Le tarissement des ressources financières en Algérie touche désormais la presse d'État, sévèrement affectée par la baisse draconienne des revenus publicitaires.

Les restrictions budgétaires touchent la presse d'État
Dans son rapport 2016 sur l'Algérie, Reporters sans frontières a fustigé la main invisible du pouvoir sur les médias.

Les autorités algériennes comptent, en effet, «restructurer» six de ses journaux qui ont vu leurs recettes fondre comme neige au soleil à cause de la disette des projets publics ayant entraîné une raréfaction des annonces publicitaires.
Le ministère de la Communication envisage de rassembler lesdites publications dans un groupe de presse, sous la houlette d'un seul PDG secondé par des directeurs exécutifs. Par conséquent, des postes de responsabilité seront supprimés pour stopper l'hémorragie, tout en n'excluant pas la perspective de transformer des quotidiens en hebdomadaires.

La réorganisation ne concernera pas uniquement les supports papier, mais va s'étendre à l'Agence nationale de l'édition et de la publicité (ANEP), qui monopolise la manne des annonces publiques, et l'ensemble des sociétés d'impression étatiques. Le ministre de la Communication algérien, Hamid Grine, avait annoncé que la publicité publique a reculé de 65% entre 2015 et 2016, du fait des mesures d'austérité prises par le gouvernement.
La chute drastique des prix du pétrole, qui assure 90% des recettes de l'Algérie, a plombé les marchés nationaux et presque tous les avis d'appel d’offres, représentant quasiment les trois quarts ou plus des insertions publicitaires, ont disparu. Les difficultés économiques ne sont pas ressenties uniquement au niveau du secteur public, puisque la presse privée subit, dans sa grande majorité, les effets de cette crise financière sérieuse, forçant des journaux à large diffusion à augmenter leur prix. Ces journaux accusent régulièrement le pouvoir de faire pression sur les annonceurs pour étrangler financièrement les publications «qui dérangent» et enrichir, via l'ANEP, «sa clientèle».

Ils dénoncent «les pressions politiques» exercées sur les annonceurs publics et privés, les mesures répressives apportées par la loi de Finances, notamment la hausse de la TVA de 7 à 9% sur le journal et de 17 à 19% sur la publicité, en sus de la taxe de publicité destinée en principe au cinéma de 1%.
Acculés par ces subterfuges, plusieurs journaux ont mis la clé sous la porte et licencié leurs journalistes et salariés.
Dans son rapport 2016 sur l'Algérie, Reporters sans frontières a fustigé «la main invisible du pouvoir sur les médias», «l'étranglement économique des titres indépendants et l'émergence de fonds occultes finançant les médias». 

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