Éco-Conseil : Quels sont les signes avant-coureurs d’un licenciement en entreprise ?
Leïla Naïm : Différentes études ont montré qu’avant un licenciement, il est noté un ensemble de signes précurseurs qui semblent être des signaux avant-coureurs de licenciement et qui pourraient donner la possibilité au salarié d’agir. Parmi ces signes, il a été noté :
• Quand le patron se plaint très souvent de la performance du salarié, cela peut être considéré comme un signe avant-coureur d’un licenciement.
• Également, lorsque le salarié voit que ses responsabilités se limitent de plus en plus ou qu’il a été bizarrement déplacé à un autre poste ou à un autre service.
• Lorsqu’une personne disposant des mêmes qualifications que vous a été embauchée pour occuper le même poste.
• Lorsque le salarié n’est plus impliqué, ou même pas au courant des différents projets de développement de
l’entreprise.
• Lorsque le salarié n’est plus convié aux réunions ou même aux occasions de convivialité avec l’ensemble des
collègues.
Quels types d'actions le salarié qui se sent visé peut-il envisager dans ce genre de situation ?
Sans tomber dans la paranoïa, il faut être vigilant face à ces signaux et les prendre au sérieux. L’idéal est de pouvoir partager vos préoccupations avec une personne externe, un ami, un consultant ou même un collègue en qui vous avez confiance. Il faudra également oser partager ses angoisses et essayer de comprendre sa perception afin de prendre les décisions qui s’imposent. Si le risque de licenciement s’avère réel, il faudra penser à passer vers autre chose. S’assigner un nouvel objectif, une nouvelle stratégie de carrière. Il faut comprendre que c’est plus facile de trouver un nouveau poste dans une nouvelle entreprise lorsque la personne est encore en exercice de ses activités. Il ne faudra donc pas attendre de quitter l’entreprise pour commencer à chercher un nouveau job.
Quels sont les pièges à éviter dans ce cas ?
Il faudra éviter de rester consigné chez soi, car la personne se sent victime d’une injustice, ou céder à l’abattement psychologique. Il ne faut pas, non plus, rentrer dans la confrontation avec son patron.
Dans ce type de situation, il faut laisser sa colère de côté, consulter un coach ou un spécialiste, faire son bilan de compétences et, le cas échéant, se réorienter professionnellement.
Passer aux commandes et piloter les actions de son réinvestissement professionnel. Il ne faut pas oublier que cette crise pourrait être le point de départ d’une nouvelle opportunité professionnelle où la personne aura à créer son propre business ou même changer pour une entreprise ou un poste qui répond mieux à ses aspirations personnelles. Il faut surtout rester actif et très proche de son environnement professionnel.
Je tiens à souligner également que le licenciement est régi par des règles juridiques et administratives très strictes dont l’objectif est de, plus ou moins, protéger les droits du salarié. Si votre patron passe à la procédure du licenciement, c’est qu’il dispose de motifs sérieux et réels pour justifier la procédure. Mais il arrive aussi que le licenciement soit abusif et que l’erreur évoquée soit disproportionnée.
Dans tous les cas, il serait nécessaire de connaître ses droits et, pourquoi pas, de consulter un expert. D’autre part, un licenciement n’est pas du tout une catastrophe. Au contraire, il pourrait être l’occasion d’une progression professionnelle, sujet que la personne a mis longtemps de côté pour
y réfléchir, car il n’osait jamais quitter sa zone de confort. N’hésitez pas à consulter des coachs ou des experts qui vous aideront à vivre mieux cet accident de parcours et, pourquoi pas, réussir votre licenciement.