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Les travailleuses domestiques migrantes en quête de leurs droits

Les participants à une journée de réflexion sur l’accès à l’emploi des femmes migrantes, organisée le 26 avril à Rabat, ont tiré la sonnette d’alarme concernant cette catégorie de femmes et particulièrement celles des travailleuses domestiques.

Les travailleuses domestiques migrantes en quête de leurs droits
La rencontre a permis aux participants d’avancer une réflexion sur les réalités et l’accès à l’emploi des travailleuses domestiques migrantes.

L’association Afrique Culture Maroc et le Collectif des travailleurs migrants au Maroc ont organisé une journée de réflexion sur l’accès à l’emploi des femmes migrantes et particulièrement des travailleuses domestiques, le 26 avril dernier à l’École de gouvernance et d’économie de Rabat. Cette rencontre, organisée en partenariat avec Solidarity Center et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, rentre dans le cadre du projet de renforcement organisationnel des travailleuses domestiques migrantes pour un accès aux services sociaux de base et la fin de la traite humaine au Maroc, cofinancé par l'Union européenne.

«En dépit de compétences leur permettant non seulement d’accomplir les tâches ménagères des foyers dans lesquels elles travaillent, mais de contribuer également à l’éducation des enfants et à valoriser l’image des foyers, les travailleuses domestiques migrantes sont surexploitées. En plus du caractère informel de leur profession, elles souffrent de vulnérabilité liée à leur présence en tant qu’étrangères au Maroc, ce qui profite à leurs employeurs. Entre le non-respect, des salaires déjà très faibles et irréguliers, des heures excessives de travail, le manque de liberté de circulation et l’absence de congés, elles travaillent dans des conditions inhumaines et contraires à la législation internationale sur les travailleurs migrants», soulignent les organisateurs. «Un accent particulier doit être mis sur cette situation pour aider les autorités à améliorer les conditions de ces travailleuses. Des actions fortes doivent être engagées en leur faveur au Maroc.

Par cette journée, nous voulons contribuer à la mise en place d’une base de données sur les travailleuses migrantes au Maroc. Nous tirons également la sonnette d’alarme sur les droits des travailleuses domestiques et réitérons notre volonté de sensibiliser l’opinion publique nationale à la situation de ces femmes pour que le travail domestique soit reconnu comme un travail à part entière», ajoutent-ils.

Cette journée, qui a permis aux participants d’avancer une réflexion sur les réalités et l’accès à l’emploi des travailleuses domestiques migrantes et des femmes migrantes de façon générale, s’est terminée par l’émission d’une douzaine de recommandations dans un esprit constructif pour améliorer leur condition. Il s’agit, entre autres, d’étendre les protections législatives existantes au travail domestique et de vulgariser, expliciter et diffuser toutes les lois et conventions internationales relatives au travail domestique pour lutter efficacement contre toutes formes d’exploitation.

«Le Royaume du Maroc doit profiter de son retour à l’Union africaine pour mettre en place une politique forte de lutte contre la traite en collaboration avec les pays africains dont sont originaires les personnes en situation de domesticité exploitée. Il faut que tous les acteurs de la société civile, les mondes politiques et médiatiques fassent un large travail de sensibilisation auprès des travailleurs et des employeurs. Cette sensibilisation nous permettra de lutter contre la confiscation des documents d’identité, d’assurer un temps de travail maximum autorisé, de mettre en place un contrat-type et d’exiger un salaire minimum obligatoire. Ces quatre mesures permettront de réduire considérablement la vulnérabilité des personnes en situation de domesticité», ont recommandé les participants à cette rencontre. Et de poursuivre : «Il faut également lutter contre la forme informelle que prend souvent le travail domestique et élargir le champ d’exécution de l’Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (Anapec) pour lui permettre de sensibiliser, connaître et toucher les demandeurs d’emploi migrants, s’assurant que l’Agence devienne le seul et unique intermédiaire entre les travailleurs et les employés. Nous ne pourrons pas lutter contre l’exploitation des travailleurs domestiques sans combattre le rôle de l’intermédiaire, acteur majeur de la traite. Il faut poursuivre pénalement toutes personnes reconnues comme ayant exploité et abusé un travailleur domestique au sein de leur foyer».
Cette rencontre a également été marquée par une cérémonie de remise de certificats à quelques leaders communautaires de ces femmes, qui ont suivi une session de formation sur la législation nationale et internationale régissant leur travail. 

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