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L’Association régionale des agences de voyages de Marrakech-Safi (ARAVMS) a organisé, mercredi dernier dans la cité ocre, une journée de réflexion sur le thème «Les agences de voyages face à la désintermédiation».
Cette rencontre, qui s’est articulée autour d’une thématique d’une grande importance, a réuni agents de voyages, hôteliers, restaurateurs, guides, consultants en tourisme et représentants du ministère de tutelle, de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), du Conseil régional du tourisme, de Royal Air Maroc ainsi que des autorités locales.
Aux yeux des organisateurs, un tel conclave s’imposait dans la mesure où il était indispensable de plancher sur l’avenir des agences de voyages nationales face à la dématérialisation du voyage.
En effet, face à un modèle économique en pleine mutation, dans lequel la vente du voyage a été dématérialisée, les agences de voyages se retrouvent aujourd’hui confrontées à des mastodontes digitaux et startups qui ont développé des applications rendant l’ancien système complètement obsolète.
«Le Maroc est aujourd’hui un terrain fertile pour les acteurs majeurs de la distribution virtuelle et les enjeux sont énormes avec le risque latent de perdre la main sur notre destination, notre produit, notre marketing et notre économie», ont-ils estimé.
Le constat général qui s’est dégagé lors des différentes interventions est que la technologie autorise désormais tous les montages nécessaires pour «lober» certains intermédiaires, telles les agences de voyages.
Ce phénomène a profondément déséquilibré les rapports de force et l’utilisation du
digital et largement impacté la qualité et la visibilité de l’offre voyage, ainsi que son
mode de distribution, ont souligné unanimement les intervenants. C’est ainsi que les participants ont mis l’accent sur la nécessité de répondre à la désintermédiation par un professionnalisme intelligent, tant au niveau de l’offre que du service, et de considérer «l’ubérisation» comme une opportunité et non une menace.
Opportunité qu’il faut saisir et utiliser dans la qualité de service qui puisse répondre aux attentes des clients.
Les intervenants ont aussi appelé à la mise en place d’une plateforme digitale qui permette à l’ensemble des acteurs de négocier leurs prestations en temps réel et de les achalander via un portail national, décliné en portails régionaux dotés d’applications pour Smartphones et tablettes.
Ils ont, en outre, appelé l’ONMT à mener une campagne promotionnelle à travers tous les bassins émetteurs afin de mettre en avant les expériences à vivre au Maroc en utilisant les réseaux sociaux, les blogueurs, les médias on line, les publi-reportages et autres moyens de communication qui devront tous renvoyer vers le portail national.
Le directeur de la réglementation, du développement et de la qualité au ministère du Tourisme, Mehdi Taleb a confié au journal
«Le Matin» que «La recette miracle n’existe pas. Lorsqu’on est face à un changement de modèle économique, il faut revenir aux fondamentaux que sont les groupements et le renforcement des capacités associatives et être une force de proposition auprès des instances publiques.
Une PME, quelle que soit sa compétence, ne pourra jamais faire face seule à un changement de modèle. Cela passe nécessairement par l’agrégation, le groupement et la mutualisation», a-t-il indiqué.
À son tour, le président de l’ARAVMS, Taoufik Madih, a relevé que la digitalisation est le principal problème auquel sont confrontées les agences de voyages, se félicitant à cet égard de l’annonce par l’ONMT du lancement d’une plateforme digitale baptisée «VisitMorocco» qui permettra aux agences d’exposer leurs
produits et de faire face à la concurrence internationale.
