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L'investissement ne suit pas encore

L'économie marocaine poursuit son rattrapage. Après une année 2016 atone, le PIB aurait crû de 3,8% au premier trimestre et serait resté sur sa lancée les trois mois suivants avec une progression de 4,8% sur fond de tassement de l'investissement. Pour le troisième trimestre, la dynamique ralentirait pour aboutir à une croissance du PIB estimée à 4,1%, selon le HCP.

L'investissement ne suit pas encore

Dopée par la valeur ajoutée agricole (+17,4%), la croissance économique nationale s’est accélérée au deuxième trimestre. Elle se serait établie à 4,8% contre 3,8% de janvier à mars. La valeur ajoutée des activités hors agriculture aurait, pour sa part, affiché une évolution de 3,3%, tirée principalement par les mines et les services marchands. Selon les estimations du Haut Commissariat au plan (HCP), la croissance des activités non-agricoles devrait se poursuivre au troisième trimestre au rythme de 2,7%. «Avec une hausse de 14,9% de la valeur agricole, l’économie nationale afficherait une croissance de 4,1%, le trimestre prochain, au lieu de 1,3% à la même période en 2016».

Dans le détail, la valeur ajoutée agricole aurait progressé de 1,9 point au 2e trimestre contre 1,6 un an plus tôt. «En dépit d’une réduction des apports pluviométriques des mois d’avril et mai 2017 et d’une augmentation sensible des températures saisonnières, la production agricole aurait poursuivi son affermissement pour le deuxième trimestre consécutif». Le redressement de la production des céréales et des légumineuses, ainsi que la reprise notable de la production animale auraient particulièrement dopé la production, détaille le HCP.
De même, la fin de la crise subie par la filière avicole fin 2015-début 2016, due à la présence de la grippe aviaire, se serait traduite par une sensible amélioration de la production de viande blanche et des œufs, après des baisses respectives de 7 et 16% en 2016.

En ce qui concerne la valeur ajoutée hors agriculture, la bonne orientation des activités du commerce et du transport et de la poursuite de la dynamique des activités touristiques ont permis au secteur tertiaire de continuer à soutenir l’activité économique. La valeur ajoutée de ces dernières se serait accrue de 9,6% contre -2% en 2016. «Cette performance aurait été favorisée par une hausse de 4,3% des recettes de voyages et de 21,7% des nuitées touristiques», indique l’institut des statistiques nationales.

La valeur ajoutée de tout le secteur secondaire, elle, se serait améliorée de 3,8% au deuxième trimestre 2017, portée entre autres par les mines et les industries de transformation. La valeur ajoutée minière aurait été plus dynamique au deuxième trimestre 2017, affichant une croissance de 23,7%, en variation annuelle, après s’être affermie de 6,1% un an auparavant. «La demande des industries chimiques locales aurait été plus solide, en réponse au raffermissement du commerce mondial des engrais phosphatés».

Selon le Haut Commissariat au Plan, les industries manufacturières auraient poursuivi leur redressement pour le troisième trimestre successif, affichant un accroissement de 2,5% au deuxième trimestre 2017, au lieu de -0,2%, la même période de l’année précédente. A contrario, le secteur de la construction aurait poursuivi son repli, après avoir régressé de 0,4% au premier trimestre, il aurait reculé de 0,6% le trimestre suivant. Cette contreperformance aurait été confirmée par les résultats de la dernière enquête de conjoncture du HCP : les anticipations des professionnels de la construction auraient révélé une poursuite de la tendance baissière des carnets de commandes dans le bâtiment, en ligne avec la baisse des prix des actifs immobiliers et le recul des transactions immobilières enregistrées au début de l’année.

La consommation finale aurait été le principal moteur de l’activité économique d’avril à juin 2017. Elle aurait ainsi contribué pour environ 2,4 points à la croissance globale du PIB, au lieu de 1,6 point un an plus tôt.
Les dépenses de consommation des ménages, en volume, se seraient accrues de 4,2%, en variation annuelle, dans un contexte de reprise de l’emploi rural et de décélération des prix à la consommation (+0,3%). Cette progression de la consommation domestique aurait été alimentée, entre autres, par un accroissement de 4,8% de l’encours des crédits à la consommation et un redressement de 4,4% des recettes des MRE (Marocains résidant à l'étranger). Elle aurait profité, en grande partie, aux produits locaux, notamment agricoles ; la croissance des importations de biens finis de consommation s’étant limitée à 1,2%, à fin mai 2017, explique le HCP.

Côté investissement, les services d'Ahmed Lahlimi font état d'un tassement par rapport à 2016. Il n'empêche, le rythme reste soutenu avec une hausse de 5,5%. Soit une contribution de 1,7 point à la croissance du PIB et 0,7 point de moins en un an. Ce tassement serait attribuable à la décélération des investissements dans la construction, dans le sillage de la faible reprise de l’immobilier résidentiel. En revanche, l'investissement en produits industriels aurait maintenu sa dynamique, entrainant une progression de 8,1% des importations de biens d’équipement.

Pour le troisième trimestre, l’économie nationale devrait poursuivre sa croissance à un rythme toujours soutenu. Le HCP pronostique une amélioration de 14,9% de la valeur ajoutée agricole et une bonne orientation de la demande mondiale adressée au Maroc (+5,7%), en glissement annuel. Toutefois, la dépréciation anticipée du dirham par rapport aux autres devises pourrait jouer en faveur de la compétitivité-prix de nos exportations, d’une part, et renchérir nos importations de produits bruts, d’autre part, dans le sillage d’une progression anticipée des cours mondiaux des matières premières énergétiques et industrielles, prévient le HCP.

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