«Environ 400 hommes, femmes et enfants, les trois-quarts étant des femmes et des enfants, doivent être évacués maintenant», a déclaré aux médias le chef du groupe de travail humanitaire de l'ONU pour la Syrie, Jan Egeland, précisant que 29 d'entre eux, dont 18 enfants, «vont mourir s'ils ne sont pas évacués». Il a appelé l'armée syrienne et les rebelles à mettre en œuvre «maintenant» un «cessez-le-feu» dans cette région afin de faciliter ces évacuations médicales. «Les 400 se trouvent maintenant dans des cliniques, dans des sous-sols, dans des hôpitaux de fortune dans les villes et villages assiégés de la Ghouta orientale», a précisé M. Egeland, lors d'un point de presse à Genève.
Parmi eux figurent de nombreux blessés graves, mais aussi des enfants qui souffrent de malnutrition sévère, notamment parce que leurs mères «sont si faibles qu'elles ne peuvent plus allaiter», a détaillé le responsable onusien. «Ils ont besoin d'être évacués» de la Ghouta orientale, a-t-il insisté. La Ghouta orientale est l'un des derniers fiefs de la rébellion syrienne en lutte contre le régime de Bachar al-Assad depuis six ans.
La Russie, alliée de Damas, avait annoncé fin juillet la conclusion d'une trêve avec des groupes rebelles «modérés» dans cette région, où a été créée une «zone de désescalade». Mais l'aide humanitaire n'y parvient qu'au compte-gouttes, soumise aux autorisations du régime, et des centaines de cas de malnutrition sévère ont été rapportés ces dernières semaines. M. Egeland a expliqué que l'ONU essaie depuis mai de procéder à une large opération d'évacuation médicale. Mais jusqu'à présent, seule un peu plus d'une dizaine de malades a pu être évacuée.
«Nous avons la confirmation que sept malades sont décédés, car ils n'ont pas pu être évacués, certains d'entre eux (étaient) des enfants», a-t-il déploré. Il a également dénoncé le manque d'accès humanitaire dans la Ghouta orientale alors que le nombre d'enfants sévèrement mal nourris est en augmentation. «Si nous parvenons à acheminer qu'une fraction de (l'aide) nécessaire, ce sera une catastrophe totale», s'est-il alarmé.