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Ce n’est pas la première fois que le congrès national de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) se tient sous haute tension et sous les critiques des militants du parti. Mais si depuis le sixième congrès qui avait été tenu du temps de Abderahaman El Youssoufi, jusqu’au huitième congrès, les tensions avaient éclaté au cours des congrès, cette fois-ci elles se sont fait jour bien avant leur tenue. En effet, le dixième congrès qui démarre aujourd’hui à Bouznika (du 19 au 21 mai) a été devancé par une série de contestations qui ont critiqué la méthode d’organisation ainsi que les préparatifs. De nombreux appels ont été lancés pour reporter la tenue, à une date ultérieure, de ce conclave, en attendant de régler les contestations internes. Cette contestation a été clairement exprimée dans un communiqué publié hier par ce qui est appelé «le groupe des dix», en référence à dix membres du bureau politique de l’USFP. Les membres de ce groupe dénoncent ce qu’ils qualifient de politique unilatérale de Driss Lachgar dans l’organisation du congrès. Ils lui reprochent aussi de refuser, depuis plus d’un mois, de tenir la réunion hebdomadaire du bureau politique.
Cependant, à côté des frondeurs, d’autres voix s’élèvent pour affirmer que tout se passe normalement. Younes Moujahid, membre du bureau politique du parti, annonce que 1.500 congressistes sont attendus à ce congrès. «En ce qui concerne le communiqué publié par ce qui est appelé le groupe des dix, nous ne l’avons pas vu ni encore examiné au sein du bureau politique. Mais l’organisation du congrès se passe normalement. Déjà, hier, les congressistes ont commencé à affluer sur Bouznika, lieu du congrès», assure-t-il.
En ce qui concerne les moments forts de cet important rendez-vous, ils concerneront la présentation des rapports moral et financier, ainsi que la séance d’ouverture des travaux du congrès. Puis le moment qui va attirer le plus l’attention sera sans conteste celui de l’élection, demain (samedi), du premier secrétaire général du parti ainsi que des membres du conseil national. Il faut rappeler, dans ce sens, que le dépôt des candidatures pour le poste de premier secrétaire avait eu lieu entre le 27 avril et le 2 mai. Ce qui veut dire que Driss Lachgar va succéder à lui-même, étant donné qu’il est le seul candidat en lice. Mais l’absence de rival ne veut pas dire que tout va se passer sans accrocs. Car les contestataires se concertent toujours sur la position à prendre et les actions à mener.
C’est ce que nous déclare Hasna Abou Zaïd, qui a énuméré une série d’irrégularités relevées dans la préparation de ce congrès et l’élection, ou plutôt la désignation, dit-elle, des congressistes. Elle nous explique, dans ce sens, que les membres du groupe ont boycotté la réunion du bureau politique qui était programmée hier (jeudi). «Nous n’y prenons pas part pour ne pas cautionner les projets des rapports moral et financier qui devront être présentés aux congressistes». Ces documents devaient être finalisés lors de cette réunion à laquelle a appelé le premier secrétaire de l’USFP.
Cependant, les positions des membres de ce groupe et de ceux qui les soutiennent ne sont pas unifiées en ce qui concerne la participation ou non aux travaux du congrès. Certains disent qu’ils vont quand même y assister, alors que d’autres penchent plutôt pour le boycott.
