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Mieux gérer le stress avec la thérapie cognitivo-comportementale

La thérapie cognitivo-comportementale est une des thérapies souvent recommandées pour la gestion du stress et des troubles anxieux. Appliquée en entreprise, elle permet aux collaborateurs d’être plus performants en adoptant des pensées positives et des comportements productifs. Les bases de cette thérapie et les conditions de son succès en entreprise avec Kawtar Kadiri, psychologue et psychothérapeute spécialisée en TCC.

Mieux gérer le stress avec la thérapie cognitivo-comportementale

Eco-conseil : En quoi consiste la thérapie cognitive 
et comportementale (TCC) ?
Kawtar Kadiri :
Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont des thérapies brèves, validées scientifiquement. Elles visent l’installation de nouveau comportement productif en élaborant des pensées adéquates et des réactions en adéquation avec la réalité à la place des idées négatives et erronées que cultive l’individu sur lui-même et sur son aptitude à pouvoir réussir une action. Ceci interfère inéluctablement sur les comportements inadaptés, car les idées fausses par rapport aux aptitudes réelles de la personne induisent souvent des conduites d’évitement, de passivité ou encore d’agressivité, qui empêchent le contrôle des actions et peuvent aboutir à divers troubles. La méthode trouve toute son importance en milieu professionnel. En effet, la TCC aide le collaborateur à dépasser petit à petit les symptômes invalidants à l’origine de souffrance psychique. C’est une thérapie qui vise l’ici et le maintenant, sans pour autant chercher, dans un premier temps, à atteindre les profondeurs de la personne, contrairement à la thérapie psychanalytique qui prend en considération les expériences de l’enfance, mêmes très précoces. Rappelons que la méthode psychanalytique s’appuie essentiellement sur l’association libre et l’interprétation des rêves où le patient est libre de parler et d’associer comme il l’entend, sans l’interférence du thérapeute. Dans le protocole de traitement dans le cadre d’une TCC, le thérapeute est partie prenante dans la thérapie, c’est un travail de co-construction avec le patient, qui vise à établir des objectifs pouvant l’aider à trouver son épanouissement et des relations interpersonnelles plus adaptées. En résumé, la thérapie cognitivo-comportementale permet au collaborateur en entreprise d’appréhender les schémas de pensées négatives ayant causé un état de détresse psychologique. 

Outre la gestion du stress et de l'anxiété, quels peuvent être les champs d'application de cette approche en entreprise ? 
Outre la gestion du stress, les TCC sont indiquées pour toute personne en souffrance, notamment l’enfant, l’adolescent, l’adulte, et la personne âgée. En effet, l’efficacité de cette thérapie a été prouvée dans le traitement des troubles anxieux, notamment des troubles dépressifs et des troubles de panique. Elle est également efficace, entre autres, dans l’état de stress post-traumatique, des troubles obsessionnels compulsifs et des phobies. C’est dire, en bref, que cette thérapie est adaptée à toute personne désireuse de retrouver un mode de vie plus sain et d’être en adéquation avec les exigences de la réalité et du monde extérieur. Toutefois, il convient de souligner qu’il est obligatoire de recourir à un spécialiste. En effet, le thérapeute est tenu de respecter des étapes et des techniques qui constituent la base des thérapies cognitives et comportementales. C’est une méthode de soins scientifique, qui se doit de respecter une certaine méthodologie, elles s'appuient sur une relation de collaboration active appelée alliance thérapeutique, entre le thérapeute et son patient dans l'apprentissage de nouveaux comportements, ainsi que sur la motivation fondée sur les résultats et ceci ne peut se faire sans l’intervention d’un thérapeute spécialisé en TCC.

Quelles sont les conditions de succès d'une TCC ? 
Les conditions de réussite d’une TCC sont le respect les principes de bases de cette démarche thérapeutique :
• Établir une analyse fonctionnelle. 
À l’issue de cette analyse, le thérapeute pose un diagnostic et établit un programme thérapeutique.
• Apprendre au patient à s’affirmer face aux situations problématiques, grâce à une prise de conscience effective des distorsions cognitives. Ceci aidera à baisser le taux d’anxiété en rapport direct avec la propagation des symptômes dus aux conflits internes et aux croyances anxiogènes.
• Entamer un processus dit de restauration qui vise à aider la personne à déployer ses ressources et son potentiel afin de modifier les croyances anxiogènes et pouvoir entreprendre un mode de fonctionnement différent basé sur la valorisation des capacités et l’optimisation d’un plein épanouissement.
• En collaboration avec le thérapeute, établir des solutions, dites alternatives, qui permettent d’avoir une vision plus claire du problème en identifiant les pensées automatiques.
• Réevaluer.
• Ajuster le traitement aux nouvelles données.
Ceci ne peut se faire sans un degré élevé de motivation qui permet de rester dans la thérapie. Dans le cas contraire, le thérapeute organise des entretiens motivationnels pour avoir un patient suffisamment motivé.

Peut-on parler des limites de la démarche ?
Le risque d’un retour, après deux ans ou plus, des symptômes liés à certains troubles. Dans ce cas, les techniques que le patient apprend au cours du traitement devraient l’aider à mieux contrôler ses symptômes. Il est important que le patient continue à pratiquer les techniques TCC même lorsqu’il se sent mieux et en l’absence de symptômes.  

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