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Jeudi 28 Mars 2024
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«Les Miracles d’un serment» de Loubna El Younssi décroche le Grand Prix

Suite à de longues discussions, parfois très houleuses, autour des dix documentaires qui étaient en lice pour la compétition officielle de la troisième édition du Festival du film documentaire sur la culture, l'histoire et l'espace sahraoui hassani, le jury, présidé par Ali Safi, aux côtés d’Asmae Alaoui, Malika Maa El Ainine, Souhaib Elouassani et Abdelouahab Sibawayh, a décerné le Grand Prix du Festival au documentaire «Les Miracles d’un serment» de Loubna El Younssi.

«Les Miracles d’un serment» de Loubna El Younssi décroche le Grand Prix
Plusieurs films ont été primés lors de la troisième édition du Festival du film documentaire sur la culture, l'histoire et l'espace sahraoui hassani.

Le Prix de la meilleure musique a été attribué à Belaïd El Akkaf pour sa belle composition musicale dans «Wahdat Rouh» (Unité de l’âme) de Said Azar, le Prix du montage est revenu à Salek El Khattat dans «Le compagnon de l’éternité» de Ahmed Bouchalga, puis le Prix de la réalisation à Hassan Boufous pour le documentaire «Les enfants des nuages». Quant au Prix du jury, il fut retenu, vu que tous les membres, à l’unanimité, ont décidé qu’aucun film présenté ne méritait ce prix. «On a été vraiment déçus par la qualité des films sélectionnés pour la compétition et dont la majorité dénote un manque flagrant dans la recherche et le non-respect de la thématique principale du festival. Il faut, aussi, prendre en considération le sous-titrage qui doit être dans une langue du pays», souligne le président du jury, Ali Safi, qui a annoncé ces remarques sous forme de recommandations, à prendre en compte, pour les prochaines éditions du festival. Sachant que le cinéma constitue un outil important pour faire découvrir le patrimoine hassani, le promouvoir et le faire rayonner à travers le monde.

Mais, il n’en reste pas moins que les organisateurs furent assez satisfaits s’agissant du taux de participation de cette année. «C’est vrai qu’il y a des films qui n’étaient pas au niveau escompté. Et pour cause, l’absence des potentialités des régions sahraouies, notamment les chercheurs, les techniciens et les acteurs dans ce secteur qui détiennent toute la connaissance et les spécificités de cette région. Donc, il faut une collaboration mutuelle entre les réalisateurs des films et ces personnes. Ce qui donnera, sans aucun doute, de bons résultats et pourra avoir un impact très positif. Surtout que notre souhait est de voir ce festival devenir international en intégrant tous les pays qui ont un Sahara pour évoquer tous les Sahara du monde et échanger les expériences avec ces pays», précise Sidi Mohamed Idrissi, président du Club des producteurs et professionnels de l’audiovisuel et du cinéma.
Rappelons que cet événement a constitué une opportunité pour l’organisation d’autres activités en parallèle, notamment la conférence sur «Les moyens de promotion de la culture hassanie et sa diffusion sur le grand écran». À ce propos, les intervenants à cette rencontre étaient on ne peut plus catégoriques quant au rôle crucial du septième art et des médias dans la diffusion de la culture hassanie qui constitue l’un des affluents de l’identité marocaine riche et diversifiée. Ils ont indiqué, à cet effet, l’insuffisance des productions cinématographiques qui reflètent ce patrimoine, et dont la majorité présente des images stéréotypées. À cet égard, les intervenants, notamment le professeur Mohamed Mustapha Kabbaj, le chercheur Bah Niâma, le professeur Mohamed Bouzankat et le critique Ahmed Arib, ont proposé l’ouverture d’écoles et d’instituts de formation aux métiers de cinéma et de l’audiovisuel qui puissent former les jeunes passionnés dans ce domaine, afin de contribuer à la promotion de cet héritage patrimonial ancestral. 


Questions à Ali Safi, réalisateur de films documentaires

«Il faut un minimum de créativité pour réussir un documentaire qui peut intéresser le monde entier»​

Vous avez évoqué, lors de la cérémonie de clôture, la médiocrité de la majorité des documentaires sélectionnés pour cette édition. Que faut-il faire pour remédier à cela ?
Pour remédier à ces problèmes et présenter des productions à un niveau correct, il faut d’abord imposer des critères, même au niveau du Centre cinématographique marocain (CCM) qui soutient ces productions, il est important d’être vigilant sur la question de la recherche. Et je trouve que c’est dommage qu’il n’y ait pas un prix de la recherche dans ce festival. Il faut que la Commission du fonds d’aide impose que la recherche au niveau de l’information soit très poussée pour avoir quelque chose de précis, parce que c’est l’histoire d’un pays qui est en jeu. Donc, on ne doit pas s’adresser à n’importe qui pour avoir des informations. Il faut faire appel à des experts en la matière. On a, aussi, remarqué que dans plusieurs films présentés, il y a une confusion entre documentaire et fiction.

Donc, on peut dire que la thématique n’a pas été comprise par la plupart des réalisateurs ?
Beaucoup de travaux sont plus des investigations journalistiques que des créations documentaires. Parce qu’il faut un minimum de créativité pour réussir un documentaire. Et puis, il ne faut pas faire ce que la télévision fait déjà. Il faut un langage cinématographique pour que le film sélectionné évoque un minimum de critères d’une écriture cinématographique d’un documentaire.

Si on respecte tous ces critères, quel impact ce festival pourra-t-il avoir sur les Marocains et la communauté étrangère ?
L’impact sera énorme. Si vraiment on arrive à faire des films dans lesquels les Sahraouis peuvent se voir d’abord. C’est important de valoriser leur image, leur patrimoine, leur réalité et de montrer au monde entier l’histoire et la culture de ces régions et l'harmonie de sa culture et de son histoire avec le reste du Royaume. Je crois que quand la créativité est présente, ces travaux-là peuvent intéresser le monde entier. n

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