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Moulay Hafid Elalamy sort ses griffes pour défendre les sidérurgistes marocains. Le ministre de l’Industrie, du commerce, de l’investissement et de l’économie numérique a, en effet, tenu, hier à Casablanca, des propos très forts pour exprimer le soutien indéfectible qu’apportera toujours l’État à ces opérateurs contre toute atteinte qui mettrait en péril leur pérennité. C’était lors d’un séminaire stratégique «Steel Impulse» organisé par l’Association des sidérurgistes du Maroc (ASM), sur le thème «La sidérurgie marocaine, cap vers la haute performance».
Le ministre vise particulièrement la concurrence déloyale que livrent à des produits d’acier marocains des produits étrangers similaires écoulés sur le marché domestique, en enfreignant les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), notamment la pratique du dumping.
Moulay Hafid Elalamy s’est surtout insurgé contre des démarches de certaines représentations diplomatiques au Maroc qui visent à contester au Royaume le droit de protéger légitimement son industrie sidérurgique, l’accusant de protectionnisme. Il a, à cet effet, révélé qu’il a eu des discussions «très houleuses» avec le commissaire européen au Commerce au sujet des mesures antidumping adoptées par le Maroc sur les importations depuis l'Union européenne, en se basant sur les règles de l’OMC. Ces attaques contre les mesures prises par le Maroc sont attribuées par le ministre «aux lobbies internationaux extrêmement forts» du secteur qui ont «des tentacules partout». «Il faut nous passer sur le corps pour attaquer nos opérateurs», lance-t-il sur un ton déterminé, soulignant que quiconque essaie de nuire aux intérêts du secteur «aura affaire d’une manière frontale à l’État et non pas uniquement aux professionnels». «L’engagement de l’État ne baissera pas» et chaque fois qu’il faudra agir pour les protéger d’une manière légale, il n’hésitera pas à le faire. «À une condition, toutefois», précise Elalamy. «Nous sommes à vos côtés sans relâche, tant que vous êtes professionnels sans relâche», martèle-t-il, en appelant ces opérateurs à investir de nouveaux créneaux à forte valeur ajoutée pour profiter et faire profiter les nouvelles filières industrielles dans lesquels s’engage le Maroc, dont l’automobile, l’aéronautique et la filière navale.
D'autant que les perspectives 2020 s’annoncent «bonnes et très encourageantes», selon le ministre qui évoque une reprise de la demande mondiale, qui soutiendra, d’ailleurs, les prix qui sont actuellement en forte baisse. Par ailleurs, lors du séminaire stratégique de l’ASM, les résultats d’une étude de perception, réalisée par le cabinet Radius auprès des principales parties prenantes du secteur ont été restitués. Il en ressort surtout que le secteur sidérurgique est perçu comme étant stratégique et qu'il est amené à jouer un rôle important dans le développement économique du pays. Il fait aussi face à d’importants enjeux notamment de compétitivité, de concurrence et de diversification, notamment pour répondre aux besoins d’industries complexes. La diversification, l’export (avec une stratégie plus agressive) et l’innovation constituent le triptyque essentiel pour la croissance du secteur.
