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Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Plus de la moitié de l’eau d’irrigation n’est pas comptabilisée

Comment concilier préservation des ressources hydriques et développement économique et social, s’est interrogé Abdelghani Chahbouni, directeur de l’Institut de recherches pour le développement de Rabat, qui dit regretter l’absence de «pont entre les laboratoires et la décision politique». Selon lui, plus de la moitié de l’eau d’irrigation échappe au comptage officiel.

Plus de la moitié de l’eau d’irrigation n’est pas comptabilisée

L’Université Polytechnique Mohammed VI de Benguerir a organisé, début d’octobre, la deuxième Conférence internationale sur la métrique de l’adaptation au dérèglement climatique. Après celle de Skhirat en 2016, cette rencontre a été axée sur deux secteurs sensibles aux aléas de climat : l’eau et l’agriculture. Abdelghani Chahbouni, directeur de l’Institut de recherches pour le développement (IRD) de Rabat, s’est intéressé aux techniques spatiales et à l’efficience de l’eau d’irrigation. Ses propos peuvent être ainsi résumés : les moyens techniques de programmation de l’eau d’irrigation existent, ce qui fait en revanche défaut, c’est la volonté politique de changer la loi.

«Lorsque nous établissons le bilan hydrique, nous nous apercevons que la quantité d’eau réellement utilisée est le double de la quantité théorique, celle apportée par les précipitations et les barrages. Cela signifie que 50% des puits ne sont pas déclarés». Et le constat n’est pas nouveau. En septembre 2014, en réponse à une question du «Matin» au sujet des puits illégaux, le directeur de la recherche et de la planification de l’eau au sein du ministère délégué chargé de l’Eau avait répondu : «Il y a actuellement des milliers de points de prélèvement d’eau non encore déclarés». 

Le ministère délégué chargé de l’Eau avait alors insisté sur le fait que même si la loi sur l’eau est claire «et prévoit jusqu’à la fermeture des points d'eau», il ne souhaitait pas en arriver à cette extrémité. «Notre but est de régulariser ce qui est encore en dehors de la législation». Le ministère a même dû prolonger à deux reprises le délai de déclaration. Visiblement sans effet. 

«Dans la lutte contre le changement climatique, l’État ne peut plus rester un simple modérateur, mais devenir acteur», a insisté Abdelghani Chahbouni.

La déclaration des points de prélèvement est conçue essentiellement pour protéger les investissements pour la réalisation d’un point de prélèvement, précise le département de l'Eau. «Imaginez qu’un usager non autorisé réalise un point de prélèvement à proximité d’un autre qui, lui, est conforme à la loi. Il risque de porter atteinte au débit de son voisin. La loi protège, évidemment, celui qui est en détention d’une autorisation, pas l’autre», précise le département de l'Eau. 

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