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Les pourparlers intersyriens dans l’impasse

Les pourparlers intersyriens de Genève sont au point mort. L’espoir exprimé par l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, à la veille des négociations de voir les deux délégations syriennes engager un dialogue direct s’évapore.

Les pourparlers intersyriens  dans l’impasse
Staffan de Mistura.

La délégation du gouvernement syrien devait retourner dimanche à Genève pour rejoindre le huitième cycle de pourparlers de paix sur la Syrie sous l'égide de l'ONU, qui devrait prendre fin le 15 décembre. Militairement, le conflit syrien touche à sa fin, mais le processus politique, lui, est toujours dans l’impasse. Aujourd’hui, la situation a complètement changé. Grâce à l'aide militaire et diplomatique de la Russie, le régime syrien a remporté plusieurs victoires contre les rebelles et les jihadistes, et se présente en position de force à Genève. Par contre, l'opposition syrienne, qui continue de tenir à la condition du départ de Bachar Assad pour qu’une transition politique commence, n'a plus beaucoup de marge de manœuvre après ses défaites sur le terrain.
La Russie, qui souhaite un règlement politique, a prévu de convoquer au début de l'an prochain à Sotchi (sud-ouest du pays) un Congrès du dialogue national syrien avec plusieurs centaines d'acteurs du conflit. «La conférence va ouvrir la voie à un large dialogue entre tous les Syriens, alors que Genève se limite à une délégation gouvernementale et un groupe d'opposition qui ne représente pas toutes les couches du peuple syrien et ne prend pas en compte les intérêts de tous les groupes ethniques du pays», a commenté une source proche du gouvernement syrien, qui a conclu : «Sotchi va définir la solution politique qui sera ensuite présentée à Genève».

Selon de nombreux experts, les Américains ne se sont pas fixés d’emblée pour régler pacifiquement ce conflit. Leur objectif est de faire traîner au maximum le processus de négociation tant que les États-Unis ne parviendront pas à une victoire militaire sur Assad. Quoi qu’il en soit, le dialogue semble échouer alors que les participants à la réunion n’ont toujours pas élaboré une solution pratique au conflit syrien. La recherche d’un compromis peut donc durer indéfiniment et provoque une nouvelle vague de guerre civile dans laquelle les groupes de l’opposition «modérés» se battent entre eux et contre les troupes gouvernementales. Lors d'une rencontre jeudi dernier en marge d'une réunion de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Vienne avec le secrétaire d'État américain, Rex Tillerson, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a réitéré le droit des Syriens à disposer de leur avenir politique.
De son côté, l'armée russe, par la voix du général Sergueï Roudskoï, membre de l'état-major russe, a affirmé vouloir désormais concentrer ses efforts pour apporter de l'aide au peuple syrien afin de reconstruire la paix. Dans ce sens, le Président russe Vladimir Poutine doit effectuer ce lundi une visite à Ankara pour des entretiens avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan axés sur la Syrie. Cette visite survient alors que Vladimir Poutine enchaîne avec succès les initiatives diplomatiques sur la Syrie, après avoir assuré un avantage militaire décisif sur le terrain au régime de Bachar al-Assad. En effet, l'armée russe a affirmé que le territoire syrien avait été totalement libéré.
Il faut noter que la Russie, la Turquie et l'Iran parrainent un accord visant à réduire l'intensité des combats pour préparer le terrain à un accord politique en vue de mettre un terme au conflit syrien qui a fait plus de 330.000 morts et provoqué le déplacement de millions de personnes depuis mars 2011. Cet accord d'Astana, du nom de la capitale kazakhe où les négociations se déroulent, a permis d'instaurer des «zones de désescalade» prévoyant l'arrêt des combats. 

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