Masen met le cap sur la technologie photovoltaïque (PV) pour les 5 nouveaux sites solaires en cours de qualification. Ces derniers sont situés à Taroudant, Kalâat Seraghna, Bejaâd, Guercif et El-Hajeb. Selon nos informations, The Moroccan Agency for Sustainable Energy (Masen) envisage de construire dans ces sites des centrales solaires utilisant la technologie PV classique ou CPV (photovoltaïque concentré). Pour le moment, le solaire thermodynamique à concentration (CSP) n’est pas envisagé, comme c’est le cas pour Noor Ouarzazate I, II et III (technologie CSP) ou encore Noor Midelt, dont la phase I utilisera la technologie hybride, combinant CSP et PV.
Selon des experts, l'énergie solaire concentrée est actuellement répartie en deux grandes familles.
D’une part, la génération de puissance solaire concentrée (CSP), qui transforme la lumière d’abord en chaleur et qui peut générer ensuite de l'électricité par des techniques thermodynamiques. D’autre part, le photovoltaïque concentré qui consiste à concentrer la lumière solaire sur des cellules photovoltaïques. Aujourd’hui, le CPV est la technologie photovoltaïque dont les performances évoluent le plus rapidement de toutes. C'est aussi la technologie photovoltaïque la plus rentable et la moins chère pour les régions très ensoleillées, comme le Maroc. Rappelons que le tarif combiné du kilowattheure (kWh) pour le Programme Noor PV I, comprenant Noor Ouarzazate 4, Noor Laâyoune et Noor Boujdour d’une capacité totale de 170 mégawatts (MW), ressort à 0,4614 DH, soit un des plus bas à l’échelle mondiale pour la technologie photovoltaïque. En revanche, le prix de l’électricité produite par les centrales Noor Ouarzazate I, II et III s’élève respectivement à 1,62, 1,36 et 1,42 DH le kilowattheure. Ces prix de revient restent, néanmoins, parmi les plus bas au monde de l’électricité thermo-solaire aujourd’hui.
Pour le stockage de l’énergie, le CPV (ou le PV en général) ne peut à ce jour que transférer directement l’électricité produite au réseau avec l’inconvénient d’une production intermittente. Or, la filière CSP offre différentes solutions de stockage de la chaleur produite. C’est le cas des centrales Noor Ouarzazate I, II et III, qui, permettent jusqu’à 8 heures de stockage. Pour la filière solaire globalement, le Maroc a priorisé, dans une première phase, le développement de centrales solaires CSP, pour des besoins urgents de son système électrique national en vue d’assurer une meilleure modulation de la puissance appelée grâce à la capacité de stockage. Mais compte tenu de l’évolution de la compétitivité du kilowatt-heure photovoltaïque, le pays a ensuite mis en place un programme pour le développement à grande échelle de cette filière dans le cadre d’une feuille de route lancée en novembre 2014.
Ainsi, il est prévu la mise en place de centrales solaires photovoltaïques de moyennes et grandes capacités de 3.000 MW à l’horizon 2030, dont 44% avant 2020. Et afin de faire face aux problèmes d’intermittence et améliorer la stabilité du réseau électrique, le Maroc développera en parallèle des centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz naturel.
À noter que sur le volet la technologie CPV, Masen et le japonais Sumitomo ont conjointement construit et mis en exploitation, à Ouarzazate, un démonstrateur à l’échelle préindustrielle basé sur cette technologie pour une capacité de 1 MW. Ce projet s’inscrit dans un partenariat de long terme visant à explorer les voies d’amélioration des performances de cette technologie et la localisation maximale, à terme, au Maroc de l’ensemble de la chaîne de valeur CPV.
