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Pratiques addictives : employeurs, soyez vigilants !

Les risques liés aux pratiques addictives en milieu de travail sont à prendre au sérieux au même titre que tout autre risque professionnel. Le sujet est souvent considéré comme un problème individuel, alors qu’il peut avoir de graves incidences même sur les autres collaborateurs. L’entreprise étant responsable de la sécurité de ses salariés, l’employeur doit veiller à prendre «toutes les mesures nécessaires afin de préserver la sécurité, la santé et la dignité des salariés dans l'accomplissement des tâches qu'ils exécutent sous sa direction», comme stipulé dans l’article 24 du Code du travail. Le point avec Ismaïl Belabbess, consultant associé MCBI Conseil.

Pratiques addictives : employeurs, soyez vigilants !
Une personne ayant des pratiques addictives représente un danger pour elle-même, mais également pour son entourage.

Éco-Conseil : Qu’est-ce qu'une pratique addictive ?
Ismaïl Belabbess : Selon l’Institut national de recherche et de sécurité, les pratiques addictives sont la consommation d’une substance psychoactive telle que l’alcool, le tabac, les drogues ou les médicaments psychotropes lorsque l’usage n’est pas conforme à une prescription médicale. Des pratiques addictives peuvent également être liées au travail, telles que la dépendance au travail (workaholisme), à Internet, aux téléphones portables et aux jeux vidéo (techno-dépendance). Ainsi une conduite est dite addictive quand la personne ressent un désir puissant de continuer sa consommation malgré toutes les complications. Elle n’arrive pas à contrôler ce besoin et se désinvestit de toutes ses activités familiales, sociales et professionnelles. Toute sa journée est organisée autour de la consommation de substances psychoactives (ou d’Internet ou de jeux vidéo).
Une personne qui consomme des substances psychoactives en subira des effets dont les signes de reconnaissance les plus visibles sont aussi bien physiques que comportementaux, notamment la diminution de la vigilance et des réflexes, la modification des capacités de raisonnement, du champ de vision et de la perception du risque ou un comportement versatile, voire agressif, vis-à-vis de son environnement.

Quels sont les risques liés aux addictions en milieu de travail ?
Les pratiques addictives sont l’origine d’accidents du travail ou de trajet, de risques de professionnels (harcèlement, violence, stress) et/ou de décisions erronées. Elles peuvent donc constituer un danger pour le travailleur, ses collègues et les tiers, comme les clients. De manière générale, et selon les types de consommation, les risques sont nombreux et plus ou moins graves allant des troubles physiques jusqu’à la mort, en passant par le coma. En voici quelques exemples :
• Baisse de la vigilance et lenteur des réflexes.
• Troubles de la vision et de la mémoire.
• Comportements violents.
• Dépressions, cancers.
• Perte de motivation.
• Isolement social.
• Maladies psychiques comme la schizophrénie…

Quelles sont les démarches de prévention à adopter par l’entreprise ?
La première démarche pour une entreprise qui a identifié des salariés ayant des pratiques addictives est de reconnaître ces pratiques comme présentant des risques avec des conséquences négatives et néfastes pour l’ensemble des salariés et, par conséquent, de ne pas nier les problèmes et les écarter de la sphère professionnelle. Une personne ayant des pratiques addictives représente un danger pour elle-même, mais également pour son entourage. Il est indispensable de mettre en place des campagnes d’information qui responsabilisent chaque salarié ainsi qu’une charte globale qui notifie les actions mises en place par l’entreprise face aux pratiques addictives. Voici une procédure que l’entreprise peut mettre en place dans une démarche préventive et curative :
• Informer chaque salarié des risques des pratiques addictives sur la santé et la sécurité.
• Informer sur la réglementation en vigueur : règlement intérieur, Codes du travail et de la route.
• Mettre en place une procédure et un cadre bien défini face à un salarié dans l’incapacité d’exercer son travail en sécurité (alerter l’employeur, retirer le salarié concerné, demander un avis médical, respecter sa vie privée).
• Informer les salariés sur les services supports pour prévenir les risques (services de la santé au travail, les représentants du personnel…). Pour mettre en place une démarche de prévention, il serait intéressant de fonctionner en mode projet par la constitution d’un comité de pilotage qui mettra en place les actions d’information, de formation et d’évaluation, arrêtera les indicateurs et assurera le suivi des actions.

Qu’en est-il des mesures de gestion ?
Comme cela a été évoqué auparavant, l’entreprise est responsable de la sécurité de ses employeurs selon l’article 24 du Code du travail. L’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires afin de préserver la sécurité, la santé et la dignité des salariés dans l’accomplissement de leurs tâches. Mais l’employeur doit également, à travers le règlement intérieur, indiquer les règles de bonne conduite à suivre et les mesures auxquelles pourraient s'exposer les salariés. Le meilleur outil reste la prévention dans ce type de risque professionnel. 

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