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Quand le digital se met au service de l'entrepreneuriat social

L’innovation, le numérique et le social. Le changement sociétal peut tenir en ces trois mots grâce à l’entrepreneuriat social à travers le digital. Un phénomène qui évolue à grands pas en Afrique. Les intervenants lors de Morocco Today Forum (MTF), organisé par le groupe Le Matin, le 7 juillet à Casablanca, ont décortiqué les enjeux de cette tendance et ses implications au niveau local.

Quand le digital se met au service de l'entrepreneuriat social
Le troisième panel du MTF avait pour thème «Digitalisation : Quand entrepreneuriat social rime avec innovation numérique».

Mettre l’innovation numérique au service de la société à travers des projets portés par des entrepreneurs sociaux. Une tendance mondiale encore balbutiante dont l’intérêt est grandissant dans les pays en voie de développement, africains en particulier. «L’Afrique ne rattrape pas du retard en termes de développement numérique, mais s’adapte à cette révolution avec ses propres modèles, répondant à des besoins spécifiques pour résoudre des problématiques locales», déclare d’emblée Hassan Debbagh, DGA en charge de la Banque des particuliers et des professionnels à la Banque Centrale Populaire, lors du Morocco Today Forum (MTF), organisé par le groupe «Le Matin», le 7 juillet à Casablanca, sous le thème «Co-développement : La vision d’un Roi. Avançons ensemble par l’entrepreneuriat social». Debbagh cite l’exemple du Rwanda qui a développé un concept unique au monde : l’acheminement du sang par drones. Dans ce pays, la mortalité maternelle est encore préoccupante au niveau de certaines zones enclavées. Une banque de sang centrale a donc été mise en place et achemine du sang jusqu’aux lieux d’accouchement à travers des drones.

Dans d’autres pays africains, on exploite la technologie de l'impression 3D pour fabriquer des dispositifs de tests et diagnostic de la malaria. Ce sont là des exemples pragmatiques et spécifiques par rapport à des besoins spécifiques au continent, déclare Debbagh lors du troisième panel de MTF, ayant pour thème «Digitalisation : Quand entrepreneuriat social rime avec innovation numérique».
Le choix du thème est d’une grande importance pour un continent où l’entrepreneuriat social peut s’avérer l’une des meilleures alternatives pour agir pour l’intérêt général. Ces dernières années, le contient a vu pulluler des projets innovants, souvent portés par des entrepreneurs sociaux qui exploitent les dernières technologies et le digital, dans le but d’apporter de la richesse à la communauté locale.

Ce social business, promu grâce à ces social geeks africains, permet en effet de lutter notamment contre la pauvreté, la mortalité infantile, l’analphabétisme ainsi que de promouvoir la création d’emplois, les services e-santé, tout en contribuant à une meilleure inclusion numérique et un développement durable des territoires.
Lors du même panel, Khalid Bouksib, expert international en innovation et éducation, rejoint Debbagh concernant la profusion d’idées innovantes au Maroc ou en Afrique. «Nous n’avons pas besoin de réinventer la révolution digitale, elle est déjà là. Au Maroc, les outils technologiques sont accessibles. Le principal défi demeure dans l’utilisation de ces outils et leur appropriation pour créer et innover pour le bien commun», estime Bouksib. Toutefois, pour fonctionner, un tel modèle doit être viable économiquement.

La «Social Tech» est une révolution dont l’impact sociétal est majeur, certes, mais elle doit bénéficier d’un accompagnement de très près. Les social startuppers sont censés être soutenus par le public, le privé et la société civile à travers notamment un meilleur accès au financement, du mentoring, networking, à la formation… L’objectif in fine est de créer un écosystème fiable et viable. Au Maroc, celui-ci existe bel et bien et porte un nom : Technopark. «Au début des années 2000, le Technopark se positionnait déjà comme la première pépinière d’innovation technologique du pays. Il est un modèle réussi de partenariat public-privé impliquant également la société civile. Nous avons pu créer un incubateur qui a donné naissance à des success-stories qui ont réussi au-delà des frontières», déclare non sans fierté, Lamia Benmakhlouf, DG du Technopark de Casablanca.

Dans les couloirs de ce dernier, l’entrepreneuriat social rime avec la transformation numérique. Projets et autres applications innovantes ont vu le jour dans cette pépinière, améliorant considérablement la vie de plusieurs citoyens marocains, mais aussi africains. Aujourd’hui, le Technopark arrive à maturité et une nouvelle stratégie de réinvention se met d’ores et déjà en place, annonce la responsable. L’objectif est d’accélérer la croissance des entreprises, innover dans les sources de financement et accéder aux marchés notamment internationaux.

Par ailleurs, Benmakhouf a souligné que la stratégie africaine du Technopark est sur la bonne voie, en partenariat avec le Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring (APEBI), entre autres. Le lancement du Technopark d’Abidjan en Côte d’Ivoire est toujours prévu pour début 2018. Il sera dupliqué sur celui de Casablanca. D’autres modèles seront déployés dans plusieurs pays africains dont la sélection est en cours, a-t-elle annoncé.

Au niveau national, Benmakhlouf a réitéré, dans le cadre de la stratégie régionale du Technopark, son ambition de créer des incubateurs technologiques dans chaque région. «Chaque région au Maroc aura son Technopark. Plusieurs ouvriront à court terme, d’autres sont en cours de finalisation», a-t-elle lancé devant un nombreux auditoire. 

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