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Quel rôle doit jouer le Conseil national de la presse pour défendre l’éthique

Le Syndicat national de la presse marocaine a organisé un débat, mardi à Rabat, dans le cadre du Programme international pour le développement de la communication de l’Unesco et avec le soutien de l’Agence espagnole de coopération internationale au développement. Des professionnels des médias y ont discuté du rôle que devrait jouer le Conseil national de la presse pour défendre l’éthique et la déontologie.

Quel rôle doit jouer le Conseil national  de la presse pour défendre l’éthique

Avec la prolifération des sites d’informations recensés – plus de 4.000, dont moins d’une centaine qui respectent les conditions prévues par le nouveau Code de la presse –, la question de la déontologie se pose avec acuité. Dans ce contexte, le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) accorde beaucoup d’attention à cette problématique, en la liant plus particulièrement au rôle que devrait jouer le Conseil national de la presse, prévu par le même Code. Le Syndicat estime ainsi que ce Conseil, qui fait actuellement l’objet de discussions pour sa composition, devrait permettre de résoudre en grande partie cette problématique.
Cette position a été mise en avant, mardi, dans le cadre d’un débat organisé par le SNPM en partenariat avec l’Unesco et avec le soutien de l’Agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID). Le débat avait pour thème «Déontologie des médias au Maroc et éducation aux médias et à l’information». La rencontre a eu cependant lieu – étrangement – dans le cadre du projet «Prévention de la violence et promotion de l’égalité de genre au Maroc» du Programme international pour le développement de la communication de l’Unesco. L’objectif principal de cette table ronde était de discuter de la déontologie des médias et du rôle que devraient jouer les conseils de presse.

La note encadrant le débat lors de cette rencontre, qui a eu lieu dans les locaux de l’Institut supérieur de l'information et de la communication (ISIC), souligne que «les codes d'éthique, sous leurs différentes dénominations, sont un instrument essentiel de l'autorégulation des médias. Ils sont un point de référence fondamental, guidant les journalistes sur leur rôle, leurs droits et obligations, et sur la meilleure façon d’accomplir leurs tâches, et cela tout en représentant une norme à l'aune de laquelle leur travail peut être évalué», lit-on dans ce document.

La note rappelle également qu’au Maroc la loi 90-13, portant sur la mise en place du Conseil national de la presse (CNP), a été approuvée par la Chambre des représentants au mois de décembre dernier. Le texte de loi précise que le CNP sera composé de 21 membres élus par les journalistes détenant une carte de presse : sept journalistes professionnels, sept représentants des éditeurs et sept la société civile, ayant un mandat de 4 ans renouvelable une seule fois. «La tâche principale du CNP est donc de veiller au professionnalisme et à la déontologie du métier, en attribuant également les cartes de presse. En ligne avec les dispositions de loi, l’établissement du CNP serait donc l’occasion d’établir un mécanisme de corégulation collectif et indépendant au Maroc. À ce jour, la mise en place effective du CNP est en cours», précise la note de cadrage. Intervenant à cette occasion, le secrétaire général du SNPM, Younes Moujahid, a rappelé les différentes tentatives pour la mise en place d’un mécanisme d’autorégulation du métier du journalisme, durant la période allant de la fin des années 1990 jusqu’à aujourd’hui. Il a parlé à ce sujet l’échec de l’opérationnalisation du Conseil de la presse, mis sur pied par le syndicat et les éditeurs de journaux sous forme d’une instance autonome composée de personnalités connues. Le dialogue ayant repris en 2005 puis en 2011, les discussions ont abouti à l’actuel Code de la presse qui a institué le CNP. Selon M. Moujahid, le débat a repris en posant la même double problématique qui a prévalu à la fin des années 1990, en ce sens qu’il concerne autant l’organisation du secteur de la presse que la question de la déontologie. La seule différence par rapport aux années 1990 est que l’organisation du secteur concerne aujourd’hui plus particulièrement les entreprises de presse développant des sites internet.

Younes Moujahid a également insisté sur l’enjeu capital de la presse par rapport à l’établissement de la démocratie. C’est pourquoi, estime-t-il, le prochain CNP doit être réfléchi en ayant à l’esprit le défi démocratique et l’action pour la défense des droits de l’Homme. «C’est en suivant cette logique que le syndicat œuvre pour une composition idoine pour le Conseil national de la presse», souligne-t-il.
Dans le même cadre, Muriel Hanot, secrétaire générale du Conseil de déontologie journalistique de Belgique, a exposé le fonctionnement de ce Conseil et la façon dont il agit en matière de respect de la déontologie. Pour sa part, Abdellatif Bensfia, directeur adjoint de l’ISIC, a parlé de différentes expériences internationales et des actions attendues de tout conseil destiné à défendre la déontologie.

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