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Réforme ou relégation : quel avenir pour le Raja de Casablanca ?

Cela fait déjà plusieurs mois que nous entendons parler que de la crise financière du Raja de Casablanca. Le bilan du club présenté par le président Saïd Hasbane, quelques semaines après son élection, a de quoi donner la migraine à n’importe quel spécialiste. Avec des dettes de 210 millions et un déficit de 108 millions de DH, il y a de quoi s’inquiéter. Retour sur la crise de ce club qui risque de lui être fatale.

Réforme ou relégation : quel avenir pour le Raja de Casablanca ?
Ph. Saouri

Le Raja de Casablanca, troisième au classement général après 17 journées, traverse une crise financière aiguë. Ces bons résultats ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Entre le débrayage des joueurs la semaine dernière, qui réclament des arriérés de salaires et des primes de signature, et l’appel lancé par certains adhérents au président Saïd Hasbane à quitter le navire, c’est le chaos total. L’histoire commence un mois avant l’assemblée générale du 19 juin 2016. À l’époque, l’ancien président Mohamed Boudrika a réuni 15 adhérents pour leur annoncer qu’il allait quitter la présidence du club. Il leur a, ensuite, demandé quelqu'un parmi eux souhaitait briguer le poste de président. Mais aucun n’a voulu se lancer dans cette aventure. En l’absence d’un candidat déclaré, Boudrika avait demandé à Hasbane de se lancer dans la course, nous a confié un adhérent qui avait assisté à cette réunion. Ce dernier a fini par accepter la proposition, à condition de bénéficier du soutien financier du président sortant, se rappelle notre source.

Assemblée générale chaotique

Forts du soutien de l’ancien président et des partisans de ce dernier, Hasbane a été élu président du Raja le 19 juin 2016 par ovation lors d’une assemblée générale chaotique. Cette AGO restera comme l’une des plus mouvementées dans l’histoire du club. Elle a été marquée par les hostilités, les insultes et les coups de poing. Pis encore, Boudrika, pressé de quitter le club, a fait passer le rapport financier en force en annonçant le vote du document à la majorité, alors que les adhérents ont refusé de l'approuver en raison des zones d’ombres qu’il contenait. À l’époque, le rapport financier a fait ressortir un endettement abyssal de 33 millions DH, dont 11 millions à payer au président sortant, un compte bancaire saisi et des salariés non payés depuis plusieurs mois.
Après avoir réussi son objectif de faire adopter le rapport financier, Boudrika s’est retiré de la tribune. L’assemblée générale ordinaire a été transformée en extraordinaire et Saïd Hasbane a été ensuite élu par ovation. D’après nos informations, l’arrivée de Hasbane à la tête du club a été rendue possible grâce au deal qu’il a passé avec le président sortant. Ce deal, selon des sources rajaouies, consistait à ce que Boudrika apporte son soutien financier au nouveau président et, en contrepartie, Hasbane devait passer sous silence la situation financière du club. Seulement, ce deal n’a pas tenu longtemps, puisqu'une semaine après son élection, Hasbane a tenu un point de presse dans lequel il révélait que la dette du club était de 160 millions de DH. Ce à quoi Boudrika a riposté depuis La Mecque. Quelques semaines plus tard, le nouveau président a enfoncé le clou en assurant que la dette n’était pas de 160 millions, mais plutôt de 210 millions de DH.

Absence de visibilité

Face à cette situation financière inquiétante, beaucoup d’adhérents, en particulier ceux qui étaient avec Boudrika, ont refusé de renouveler leur adhésion. De nouveaux adhérents ont rejoint le club, généralement des jeunes cadres. Dès le mois d’octobre 2016, ces derniers ont constaté que la situation financière du club ne s’améliorait pas. Pis encore, ils ont remarqué que l’actuel président n’a ni stratégie ni visibilité pour drainer des fonds ni plan pour alléger la crise financière. Exacerbés par cette situation, une partie des adhérents a provoqué une réunion à laquelle ont participé 52 adhérents qui ont décidé de retirer leur confiance à Hasbane. Ils ont saisi le président du club Saïd Hasbane, le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa, celui de la région de Casablanca-Settat, Mustapha Bakkoury, le président du conseil de la ville, Abdelaziz El Omari, et le ministère de tutelle. Dans cette missive, ils demandent la tenue d’une assemblée extraordinaire dans un délai de 15 jours. Passé cette date, les adhérents mécontents ont envoyé un nouvel écrit à toutes les parties précitées leur signifiant que Hasbane n’avait pas respecté la volonté des adhérents.

Le désaveu infligé à Hasbane

Face à cette grogne, la subvention du ministère de la Jeunesse et des sports, qui devait être remise au président du Raja pour assainir les arriérés et les primes des joueurs, a été finalement remise au président de la Fédération royale marocaine de football, Fouzi Lekjaa. C’est la FRMF qui a procédé au versement, à partir du compte de la Fédération, aux comptes des joueurs. De l’avis de plusieurs adhérents contactés par «Le matin», «retarder le départ de Hasbane ne fait qu’aggraver la situation. La seule solution envisageable est d’instaurer un comité provisoire qui serait présidé par l’un des adhérents et préparer la succession de Hasbane». 

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