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Reprise du dialogue social en 2017, mais les syndicats restent sur leur faim

Le dialogue social n’est pas sur les bons rails depuis des années. Mais une brèche a été ouverte avec le nouveau gouvernement qui a relancé la machine. Seulement, aux yeux des syndicats, la cadence de progression des discussions entre partenaires sociaux est trop lente. La paix sociale n’est pas compromise, mais rien n’est gagné pour le gouvernement de Saâd Eddine El Othmani.

Reprise du dialogue social en 2017, mais les syndicats restent sur leur faim

La paix sociale avec les syndicats a été vainement recherchée au cours de l’année 2017. Les centrales syndicales et leurs organisations sectorielles ont multiplié les manifestations et les appels aux débrayages. Et pour cause, le dialogue social marquait le pas des mois durant, tout particulièrement avant l’avènement du nouveau gouvernement de Saâd Eddine El Othmani. En effet, les syndicats s’étaient mobilisés à plusieurs reprises pour dénoncer l’absence de ce dialogue jusqu’à la date des élections législatives d’octobre 2017. Puis, ils sont restés dans l’expectative, attendant la formation du nouveau gouvernement.
Formé en avril dernier, le nouvel Exécutif a souligné, dans son programme gouvernemental, sa volonté de travailler pour «l’élaboration d’une charte sociale définissant les engagements des différentes parties, en vue de développer les rapports professionnels et institutionnaliser le dialogue social et les conventions collectives». Ainsi, les syndicats ont adopté une position commune, celle d’accorder au gouvernement les 100 jours de grâce et d’attendre pour voir les actions qui seraient menées. Au terme de ces 100 jours, le gouvernement a présenté son bilan d’étape en septembre en réitérant sa volonté de mener «un dialogue social sincère, équilibré et efficace». Puis, une semaine après, au début de la rentrée politique, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, a tenu une réunion qualifiée de «préparatoire» du dialogue social, avec les syndicats et le patronat. Il s’agit de l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) et l’Union nationale du travail au Maroc (UNTM).
C’était donc une première réunion sous forme d’une rencontre informelle, mais qui a mis face à face le Chef du gouvernement et les secrétaires généraux des syndicats les plus représentatifs. Cette réunion a été présentée comme une action visant la préparation du premier round du dialogue social, que le nouveau gouvernement compte entreprendre avec les partenaires sociaux, comme il l’a promis dans sa déclaration gouvernementale et l'a confirmé lors de la présentation de son bilan d’étape des quatre premiers mois. Elle a rassemblé les syndicats les plus représentatifs, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM)  et le Chef du gouvernement, qui était accompagné de ses ministres de l’Intérieur, des Finances, de la Fonction publique et de l’Emploi. Les trois partenaires s’étaient mis d’accord pour lancer le premier round en octobre (le 9 du mois). Cette réunion marathonienne qui a duré plusieurs heures a permis aux syndicats d’exprimer leurs positions et conditions pour que le dialogue soit mis sur les bons rails. En effet, ils ont exigé du gouvernement de montrer sa bonne foi, et ce en respectant quelques exigences.
Puis, le Chef du gouvernement a invité à nouveau comme prévu, le 9 octobre, les partenaires sociaux pour une nouvelle réunion, mais qui gardait toujours le statut de «round préliminaire». Elle a été suivie d’une troisième réunion le 17 octobre. Lors de ce deuxième «round préliminaire», le Chef du gouvernement a discuté séparément avec les bureaux centraux des quatre syndicats. Lors de cette rencontre, le gouvernement a montré sa disposition à accélérer la cadence du dialogue social. Car les syndicats se plaignaient de la cadence trop lente, à leurs yeux, du déroulement des négociations. Il a été proposé d’accélérer le dialogue social à travers l’amplification des rencontres bilatérales avec les différents partenaires sociaux avant d’organiser une réunion tripartite. Cependant, selon les syndicats, rien n’en a été. Car ce n'est qu'à la fin de l’année (les 26 et 27 décembre) que le Chef du gouvernement a chargé le ministre de l’Emploi, Mohamed Yatim, de se réunir à nouveau, mais séparément, avec les centrales syndicales ainsi qu’avec le patronat. À l’ordre du jour, discuter encore des mécanismes de l’institutionnalisation du dialogue social. Ce qui a été mal pris par les syndicats.
À noter que les centrales syndicales insistent dans leur cahier revendicatif en particulier sur l’augmentation des salaires, l’exécution de ce qui reste du contenu de l’engagement d’avril 2011, la révision du régime des impôts au profit des salariés, notamment l’impôt général sur le revenu. Ils mettent également en avant le respect de la liberté syndicale et l’annulation des modifications apportées au régime de la retraite. Ils demandent aussi au gouvernement de retirer le projet de loi organique relatif au droit de grève. De son côté, le gouvernement considère que le bilan au niveau du dialogue social est positif. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, évoque dans ce sens «la mise en œuvre des engagements pris lors du dialogue social d’un coût global de plus de 13 milliards de DH annuellement, portant notamment sur l’avancement exceptionnel et la régularisation de la situation de plus de 10.000 infirmiers pour une enveloppe budgétaire de 250 millions de DH». 

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