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«Ni les réseaux sociaux, ni les jobboard ne peuvent remettre en question le rôle des chasseurs de tête»

«Ni les réseaux sociaux, ni les jobboard ne peuvent remettre  en question le rôle des chasseurs de tête»

Éco-Emploi : Comment fonctionnent les chasseurs de têtes ?
Mehdi El Yousfi :
Ils fonctionnent selon 2 types de démarche. La première démarche est une démarche continue d’enrichissement, de qualification et d’animation du vivier de talents et de compétences sur le marché. Il s’agit pour le chasseur de têtes d’entretenir son réseau professionnel. Plusieurs leviers sont possibles, comme la participation régulière à des salons professionnels, des conférences thématiques… tous lieux et événements susceptibles d’attirer les cadres supérieurs, dirigeants ou spécialistes ciblés par le chasseur de tête. Un autre levier évident consiste à développer la notoriété de la marque du cabinet pour attirer les meilleurs CV possible. Il ne suffit pas de recevoir et stocker des CV, il faut être à l’écoute de ceux qui vous les ont envoyés. L’autre grand type de démarche, c’est la démarche projet de réponse à un mandat de recrutement confié par une entreprise. Je parle de démarche projet, car c’est une opération structurée requérant rigueur, coordination et respect du cadre procédural initialement fixé (délais, rôles respectifs du client et du chasseur de têtes…). Dans ce cadre, le vrai chasseur de têtes adapte son approche de sourcing aux spécificités du profil à recruter et s’appuie sur une approche directe qui consiste à identifier, cartographier puis approcher en toute confidentialité les profils cibles sur le marché.


Quels types de profils sont sujets à ce type de recrutement ?
Il faut distinguer 2 grands types de postes pour lesquels l’approche «chasse de têtes» (également dénommée approche directe) est adaptée. Il y a, d'abord, les profils dits «dirigeants», membres de comités de direction ou de comités exécutifs, dont le niveau de carrière et d’exposition requiert une approche spécifique, confidentielle. L’autre catégorie concerne l’ensemble des «spécialistes» dotés d’une compétence extrêmement recherchée sur le marché. Ces spécialistes sont des cadres, voire des techniciens de très haut niveau détenteurs d’un savoir-faire et d’une expertise particulièrement rare 
sur le marché.

Quelles sont les astuces pour se faire repérer par des chasseurs de têtes ?
En cohérence avec la réponse à votre précédente question, la meilleure manière de se faire repérer est d’être déjà titulaire d’un poste critique au sein de son entreprise, ou alors d’avoir emprunté une filière tout à fait particulière ayant permis de développer une expertise spécifique. Le marché marocain du recrutement est, en fait, incroyablement réduit. Se faire repérer ne relève donc pas de la gageure.

Pensez-vous que cette profession perd de son efficacité à l’ère des réseaux sociaux ?
Aucunement. Ni les réseaux sociaux, ni les jobboard ni aucune autre plateforme de recrutement ne peuvent (à court moyen termes à tout le moins) remettre en question le rôle des chasseurs de têtes. 
Tous ces outils sont complémentaires et donc partenaires. La chasse de têtes répond à des exigences très spécifiques (confidentialité, éthique, adéquation d’un profil à un système de valeurs et d’entreprises…) qui le protègent, si ces exigences sont effectives, de toute ubérisation. La technologie offre au contraire des perspectives plutôt enthousiasmantes, avec l’arrivée d’intelligences artificielles ou d’algorithmes prédictifs à même de faciliter la détection de profils de succès.

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