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Rétrospective de 30 ans de création picturale en Espagne

Comme à son habitude, Khalid El Bekay ne manque pas de nous étonner à chacune de ses prestations. Cette fois-ci, c’est à So Art Gallery à Casablanca qu’il présente ses 30 années de créativité en Espagne où il résidait, autrefois, en permanence. Ce grand événement dans le parcours d’El Bekay se poursuivra jusqu’au 31 décembre.

Rétrospective de 30 ans de création picturale en Espagne
L’œuvre d’El Bekay est une évolution qui pousse dans le sens de l’universel.

L’artiste El Bekay clôturera l’année 2017 en beauté, avec une magnifique sélection d’œuvres représentant 30 ans de sa riche carrière plastique. Des périodes choisies minutieusement par, respectivement, les commissaires d’exposition Raquel Medina et Josep Maria Guinovart, puis le critique d’art Josep Maria Cadena, qui suivaient de très près l’évolution du travail de Khalid en Espagne. «Cette rétrospective de 30 années nous a demandé deux ans de préparation. Mais, j’en suis très satisfait, car j’ai pu exposer des travaux qui n’ont jamais été connus du public marocain. Et là, je tiens à remercier So Art Gallery qui a collaboré avec notre équipe d’une manière très professionnelle. Ce qui me réjouit, aussi, c'est la publication, par la même occasion, du livre montrant toute l’évolution de mon travail», souligne Khalid El Bekay qui s’est félicité de la réussite de cette rétrospective, notamment le jour du vernissage ayant vu l’affluence de beaucoup de personnalité du monde des arts, des professionnels et des critiques qui ont été subjugués par la créativité de l’artiste. Le critique d’art Josep Maria Cadena, qui le connait de très près, affirme que Khalid El Bekay a aujourd’hui atteint une maturité artistique indéniable. «Son art a commencé par mijoter au Maroc à feu doux, comme les mets les plus riches, avec cette parcimonie propre à la cérémonie du thé. En Europe, il s’est imprégné de l’agitation et de la fièvre d’apprendre et d’aller de l’avant. En Chine, il s’est retrouvé face à des manifestations esthétiques sereines et stylisées, semblables aux cannes de bambou, une plante à la fois flexible et résistante qui symbolise l’idéal de l’homme, qui doit à la fois rester fidèle à ses principes moraux et s’adapter à la société dans laquelle il vit pour contribuer à la rendre meilleure». Cadena salue l’énorme travail de Khalid, dont les œuvres invitent à la réflexion et insufflent un sentiment de paix spirituelle.

De son côté, le critique Alfonso Muñoz-Cantos considère l’œuvre d’El Bekay comme étant une évolution qui pousse dans le sens de l’universel. «Certaines de ses compositions sont d’une telle limpidité chromatique, et la disposition des figures y est tellement réduite à l’essentiel, qu’elles pourraient avoir été peintes il y a cinquante ans, par un peintre d’avant-garde d’un pays du Nord. Mais une lecture plus profonde nous rappelle le soubassement méditerranéen quant à la lumière, et arabe quant au concept qui émane de cette peinture. Et je dis intentionnellement peinture, et non pas collage, parce qu’un papier, merveilleusement dominé par les mains de l’artiste, qui n’emploie aucun instrument tranchant pour qu’ainsi rien n’interfère entre l’œuvre et lui, est exactement cela. Un pur matériau plastique, ayant la même valeur que le pigment qui s’emploie habituellement en peinture». Quant à Raquel Medina de Vargas, docteur en histoire de l’art, celle-ci qualifie El Bekay d’artiste exceptionnel parce qu’il a choisi, dès le début de sa carrière, d’utiliser le papier pour ses œuvres. «Donc, probablement sans le vouloir, il est devenu un artiste de collage. Cette technique, qui ne devrait pas être considérée comme un sous-genre de la peinture a été en fait très appréciée par le mouvement surréaliste et a été accréditée et introduite par Picasso dans l’art contemporain, a donc sa propre histoire. Bien que seulement quelques artistes aient approfondi sa spécificité et la plupart l’utilisent uniquement de façon marginale, cette procédure contient en soi d’infinies possibilités. Dans le cas d’El Bekay, on peut dire qu'il atteint une identité et une entité propres, que certains critiques ont affirmées comme étant tout simplement sa façon de peindre». Ceci, tout en restant très attaché à sa mémoire et ses racines. D’aucuns ne pourront oublier ses poires, aubergines, théières, tasses ; des objets toujours disposés dans un espace indéfini avec ce côté primitif, rappelant sa tradition et son identité d’origine. C’est pour cela que ce natif de Casablanca n’a pas pu s’en éloigner pour longtemps et a préféré vivre entre Barcelone et sa ville natale pour mener sa carrière plastique. 

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