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Pour la sauvegarde d’une identité ancrée dans la civilisation marocaine

Dans sa troisième édition, le Festival du film documentaire sur la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani commence à attirer l’attention aussi bien des professionnels du secteur que de la ville de Laâyoune qui l’accueille à bras ouverts. Car tous deux se sentant responsables de ce patrimoine, de sa transmission et de sa sauvegarde par le biais du cinéma.

Dans cette même optique, le wali de la région de Laâyoune-Sakia El Hamra, gouverneur de la province de Laâyoune, Bouchaib Yahdih, a rappelé, lors de la cérémonie d’ouverture, l’importance de ce festival qui met en avant le patrimoine sahraoui hassani et offre une opportunité pour la promotion de la culture cinématographique dans la région, tout en s’intéressant à la formation des jeunes passionnés du cinéma. Bouchaib Yahdid a, également, souhaité voir se concrétiser beaucoup plus d’efforts dans ce sens, afin de soutenir les compétences locales et de les mettre en valeur. Et ce, pour le rayonnement de la culture, de la civilisation et de l’histoire du Maroc, à travers son identité, dont celle sahraouie fait partie intégrante. À ce propos, il estime que soit créée «une tente de cinéma», servant de support pour ces jeunes et pour leur encadrement dans le domaine. De son côté, le président du Club des producteurs et professionnels de l’audiovisuel et du cinéma à Laâyoune, Sidi Mohamed Idrissi, n’a pas manqué de dévoiler la vision du club à travers la création d’une industrie cinématographique dans les provinces du Sud, dans le but de faire découvrir les atouts et les richesses de ces régions. C’est un projet qui va dans le même sens que le festival et constitue sa complémentarité. C’est ce que les réalisateurs des documentaires se sont évertués à montrer et à faire découvrir pour tous ceux qui ne connaissent pas cette culture et ce patrimoine. C’est le cas, par exemple, du documentaire «Les enfants des nuages» de Hassan Boufous qui, en 72 minutes, a pu nous donner une image du vécu quotidien des tribus nomades d’Assa, leur fort attachement à leur terre et leur environnement, ainsi que leurs us et coutumes. Le réalisateur a préféré filmer de vrais nomades, afin d’être plus proche d'eux pour montrer au spectateur comment ils vivent réellement au quotidien, comment ils se comportent avec leurs enfants, avec les animaux d'élevage, en donnant de plus amples détails sur leurs traditions, leurs habillements, leur art culinaire et le mode de nomadisme qui les spécifient. 


Questions à Hassan Boufous, réalisateur

«Nous avons choisi une thématique qui puisse montrer le vrai visage du Sahara»

Comment vous est venue l’idée de faire ce documentaire ?
Nous, en tant que staff de la série «Amouddou», nous travaillons, depuis 17 ans, sur des documentaires. C’est un domaine qui n’est pas étranger à nous. Ajouter à cela que plus de 50% des documentaires que nous avons réalisés étaient sur le Sahara. Donc, nous avons une grande connaissance des régions du Sahara et de sa culture. Puis, nous nous sommes bien intégrés dans cet univers. D’où l’idée de participer à ce festival avec les moyens et connaissances que nous possédons. Nous avons bien discuté entre nous pour trouver une thématique originale et qui permette de faire connaitre la magie de ce monde du Sahara et de ses habitants. On a, donc, choisi la vie quotidienne des nomades, leurs coutumes, leur endurance au quotidien... Et il a fallu penser à la manière de filmer tout cela. Ce n’était pas aussi simple.

Quelle a été votre première démarche ? Était-ce à travers un scénario ?
On a été obligé de présenter un scénario, puisque c’est l’une des conditions du CCM pour participer au festival. Donc, dans notre scénario, on s’est basé sur la vraie vie des nomades. Quand il a été accepté, on avait le choix entre faire appel à de vrais acteurs ou bien filmer avec les vrais protagonistes du Sahara. Avec la première option, c’est plus simple, mais on ne va pas donner les vrais visages et les vraies expressions des Sahraouis. On a, donc, choisi la deuxième option qui n’était pas facile, puisque ces gens-là n’ont pas l’habitude des caméras ni des équipes tout autour. Mais, on a pris le risque, tout en sachant que ces gens nous connaissaient bien et avaient confiance en nous, surtout en notre producteur El Houcine Faouzi. On a fait appel à un coach sahraoui pour leur expliquer le déroulement du tournage et ce qu'on attendait d'eux. Parce qu’il y avait des petites rectifications à faire pour répondre à l’histoire du scénario. En quinze jours bien condensés, on a pu faire le maximum.

Êtes-vous satisfait du résultat final ?
On n’est pas satisfait à 100%, parce qu’on aurait pu faire mieux si on avait le temps et les moyens nécessaires. Par exemple, pour la chamelle, on aurait aimé filmer le moment de son accouchement. Mais, vu qu’elle a disparu à 15 km et qu’on n’avait pas les moyens pour la localiser, on n’a pas pu le faire. Et bien d’autres petits détails qui auraient pu ajouter de la valeur au film.

DNES à Laâyoune - Ouafaâ Bennani

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