Quelque 8.000 policiers en tenue anti-émeutes avaient été mobilisés en Corée du Sud pour sécuriser le passage d'un convoi militaire américain acheminant quatre lance-missiles du Thaad (Terminal High-Altitude Area Defense) jusqu'à un parcours de golf du comté de Seongju (Sud). Environ 400 manifestants s'étaient rassemblés à proximité pour tenter d'empêcher le passage du convoi, certains s'enchaînant entre eux, tandis que d'autres avaient formé des barricades avec des tracteurs et des camions. Le puissant radar du Thaad et deux lance-missiles avaient déjà été déployés, ce qui avait provoqué la colère de la Chine qui redoute que ce bouclier n'amoindrisse ses propres capacités militaires. Pékin, qui avait demandé le retrait du Thaad, avait également pris des mesures économiques de rétorsion contre la Corée du Sud.
Le déploiement du reste du dispositif avait été retardé par le nouveau Président sud-coréen Moon Jae-In, qui invoquait des raisons environnementales. Mais le Premier ministre Lee Nak-Yon a déclaré jeudi que l'installation du Thaad était «une décision difficile, mais inévitable» en raison des menaces balistique et nucléaire nord-coréennes de plus en plus fortes. Pyongyang, qui a tiré deux missiles balistiques intercontinentaux en juillet, a réalisé dimanche son sixième essai nucléaire. Mais les habitants du comté agricole de Seongju craignent les effets sur l'environnement et la santé de la proximité du Thaad et affirment que sa présence ferait de leur région une cible pour Pyongyang dans l'éventualité d'une guerre. La Chine a annoncé avoir protesté auprès de Séoul.