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Seuls 9% des eaux usées traitées sont réutilisées au Maroc

La réutilisation de 325 millions de m3 d'eaux usées à l'horizon 2030 ne peut être effective qu'en passant du «traitement et rejet» au «traitement et réutilisation», a précisé la ministre de l'Eau, Charafat Afailal, à l'occasion de la célébration de la Journée de l'eau. Actuellement, le taux de réutilisation n'est que de 9%. Le Rapport mondial 2017 des Nations unies sur l'eau indique que chaque dollar dépensé en assainissement en rapporte 5,5.

Seuls 9% des eaux usées traitées  sont réutilisées au Maroc

«Pour chaque dollar dépensé en assainissement, le retour estimé pour la société est de 5,5 dollars». Le Rapport mondial des Nations unies 2017 sur la mise en valeur des ressources en eau est des plus clairs : les eaux usées génèrent des richesses, de l'or noir d'un autre genre resté longtemps négligé.

La réutilisation, après traitement, est d'autant plus indiquée que les eaux usées sont composées d’environ 99% d’eau et 1% de matières solides en suspension, rapporte le document de l'ONU. Ce dernier indique qu'en moyenne, les pays à revenu élevé traitent environ 70% des eaux résiduelles, ce taux tombe entre 38 et 28% dans les pays à revenu intermédiaire. «Ces estimations vont dans le sens de l’appréciation souvent citée selon laquelle il est probable que plus de 80% des eaux usées du monde soient rejetées sans traitement», précise le rapport. Le Maroc, pays à revenu intermédiaire, aspire à la réutilisation de 325 millions de m3 d'eaux usées à l'horizon 2030 à condition d'adopter le modèle «traitement et réutilisation», a insisté la ministre déléguée chargée de l'Eau, Charafat Afailal, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau célébrée le 22 mars.

Cet objectif semble réalisable, les eaux usées rejetées au Maroc étant peu polluées. Le rapport 2017 de l'ON U dresse un tableau comparatif de la composition de telles eaux dans certains pays. La demande chimique en oxygène (méthode de mesure de la pollution, plus elle est élevée, plus la pollution est élevée) est de 200 au Maroc alors qu'elle comprise entre 250 et 1.000 aux États-Unis, 300 et 1.000 en France et 386 en Jordanie. Actuellement, le volume d’eaux usées déversées par les villes marocaines est estimé à près de 550 millions m3 par an, dont 45% sont épurées grâce à 117 Stations d’épuration, «la réutilisation des eaux usées reste encore limitée avec seulement 24 projets de réutilisations réalisés mobilisant près de 47,5 millions m3 par an, soit un taux de réutilisation de 9%», d'après la ministre citée par la MAP.

La faiblesse de la réutilisation pourrait, entre autres facteurs, s'expliquer par le rapport entre la demande biochimique en oxygène et la demande chimique en oxygène qui est au Maroc de 0,2. Or le document de l'ONU précise que si ce rapport est inférieur à 0,3, comme c'est le cas du Royaume, «soit le déchet contient des composants toxiques, soit des microorganismes acclimatés peuvent être nécessaires pour sa stabilisation». L'effort pour l'amélioration du taux de réutilisation devrait peut-être porter sur cet aspect. 

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