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Sita El Beïda passe la main à «Casa Prestations»

Suite à la résiliation par le Conseil de la ville de Casablanca du contrat de gestion déléguée le liant à Sita El Beïda, le Groupe Suez réagit à cette décision.

Sita El Beïda passe la main à «Casa Prestations»
Le délégataire a engagé un processus de discussion avec la ville de Casablanca afin d’étudier les modalités d’une sortie négociée.

«Historique et audacieuse», tels sont les mots avec lesquels le maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, a qualifié la résiliation du contrat liant la ville à la société de collecte de déchets Sita El Beïda, filiale du Groupe Suez. Actée vendredi dernier lors d’une session extraordinaire du Conseil de la ville, exclusivement dédiée à la question, cette résiliation fait suite, selon le maire, «à la multiplication des manquements de la société délégataire et au non-respect de ses engagements contractuels».
Aussitôt la décision votée par les élus communaux, le délégataire a engagé un processus de discussion avec la ville de Casablanca et les autorités de tutelle afin d’étudier ensemble les modalités d’une sortie négociée. Selon une source du Groupe Suez, le délégataire aurait investi, depuis la reconduction de son contrat en 2014, quelque 20 millions d’euros dans la mise en service d’une flotte de 195 véhicules répondant aux dernières normes de sécurité et environnementales «EuroV», équipés d’un système de géolocalisation et d’outils informatiques déployés pour le suivi de la prestation et du matériel.

«Malgré tous ces efforts, des difficultés sont apparues compte tenu des besoins grandissants de la ville et des pratiques d’une partie des habitants qui n’a pas permis d’atteindre les objectifs de collecte attendus», indique la même source, soulignant qu’en dépit de cette situation, «Sita Blanca a mis en place des moyens supplémentaires à sa charge, soit 50% de tournées de collecte supplémentaires comparée à ce qui était initialement prévu, afin de fournir un service de qualité».
Ainsi, selon le Groupe Suez, les difficultés de paiement de la ville ont constitué une dette dans les comptes de Sita El Beïda, la mettant en difficulté aussi bien vis-à-vis des collaborateurs pour le versement des salaires que de ses fournisseurs. «La société avait saisi de façon régulière l’autorité délégante pour apporter les améliorations nécessaires au bon fonctionnement du contrat à l’avenir», précise la même source, indiquant que «le délégataire avait demandé en février 2017, en vertu du contrat, la révision de ce dernier afin d’adapter les conditions d’exécution des services dans leurs dimensions techniques et économiques». Et d’ajouter : «Ce processus n’a pas abouti à son terme, malgré les efforts de dialogue engagés par Sita Blanca. De ce fait, elle a adressé en août 2017 une demande de conciliation au wali de la région de Casablanca-Settat».

En amont de la résiliation du contrat du délégataire, Abdelaziz El Omari avait évoqué une correspondance officielle du wali de la région de Casablanca-Settat, Abdelkebir Zahoud, appelant à examiner cette situation, notant que trois mises en demeure avaient déjà été adressées à Sita. «On ne peut revaloriser le budget alloué à la société, d’une valeur de 300 millions de dirhams par an, au moment où l’on déplore la qualité des services», avait indiqué le maire de Casablanca.
Selon lui, la société française a essuyé des pertes de quelque 130 millions de DH depuis son entrée en service, en 2014, à cause l’accumulation des pénalités. La situation financière de Sita a reçu un coup après sa privation des revenus supplémentaires liés au ramassage des gravats, dont l’enlèvement incombe, selon le maire, à leurs producteurs, c’est-à-dire toute partie effectuant des travaux de construction, de restauration ou
de démolition.
L’ordre du jour de cette session extraordinaire comportait un deuxième point, également approuvé par les élus, qui consiste à déléguer la collecte de déchets à la Société de développement local «Casa Prestations». Celle-ci prendra en charge le secteur de propreté pour une durée transitoire de 6 mois dans l’attente de l’élaboration d’un nouveau cahier des charges.
Par ailleurs, Abdelaziz El Omari s’est montré rassurant quant à l’avenir des 1.735 employés et 581 agents communaux travaillant dans le secteur de la propreté, soulignant que ces derniers «seront maintenus à leur poste» et que «leurs droits seront protégés durant la période transitoire et au-delà». 

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