Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Monde

42 ONG jugent dangereuses les conditions du retour en Birmanie

Plusieurs dizaines d'ONG se sont unies vendredi pour dénoncer un plan de «rapatriement» en Birmanie annoncé pour la semaine prochaine de musulmans rohingyas ayant fui ce que l'ONU dénonce comme un «génocide», les disant «terrifiés».

42 ONG jugent dangereuses les conditions du retour en Birmanie
Le plan de rapatriement de la Birmanie prévoit d'accueillir plus de 2.260 personnes déplacées à un rythme de 150 par jour à compter du 15 novembre. Ph. AFP

«Plus de 2.260 personnes déplacées doivent être accueillies à un rythme de 150 par jour, à compter du 15 novembre», soit jeudi prochain, a annoncé le journal officiel birman «The Global New Light of Myanmar», assurant qu'un accord avait été trouvé avec le Bangladesh voisin, où plus de 720.000 Rohingyas ont fui les violences depuis août 2017. «On nous a demandé d'être prêts à leur arrivée le 15 novembre», a confirmé vendredi Myint Khaing, un haut responsable régional de l'État Rakhine, région de l'ouest de la Birmanie où se sont produites les violences, dénonçant des «rumeurs» visant à discréditer le processus. Mais les 42 ONG signataires de la lettre ouverte publiée vendredi s'inquiètent, jugeant les conditions de sécurité non réunies et un retour «dangereux». «Ils ont fui au Bangladesh à la recherche de sécurité... Ils sont terrifiés à l'idée de ce qui leur arrivera s'ils rentrent maintenant en Birmanie et inquiets face au manque d'information», précisent les ONG travaillant sur le terrain, parmi lesquelles Oxfam ou Save the Children. Ils craignent notamment d'être forcés à rejoindre les sordides camps où vivent depuis des années plus de 120.000 Rohingyas en État Rakhine. Cette semaine, les garde-côtes bangladais ont sauvé 33 Rohingyas en mer, qui s'étaient embarqués vers la Malaisie, un des pays de la région où cette minorité musulmane privée de droits en Birmanie fuit en masse, au péril de mourir en mer ou de se retrouver dans des camps de transit dans la jungle thaïlandaise tenus par des trafiquants. Un accord de rapatriement a été signé entre Dacca et Naypyidaw fin 2017, mais le processus est au point mort, les deux pays se rejetant mutuellement la faute jusqu'ici.  Les réfugiés rohingyas refusent, quant à eux, de revenir jusqu'à ce que leur sécurité et leurs droits soient garantis. En juin, le Haut Commissariat aux réfugiés et le Programme des Nations unies pour le développement avaient signé avec les autorités birmanes un accord pour aider à créer des conditions propices à un retour volontaire et sécurisé des Rohingyas en Birmanie.

Lisez nos e-Papers