60% des initiatives étatiques et non étatiques vont dans le sens de l'Accord de Paris

Limiter le réchauffement climatique global à 1,5 °C nécessite des investissements annuels d’environ 2.000 milliards de dollars d'ici à 2035 dans les systèmes énergétiques. Ces investissements pourraient générer un gain économique net de 26.000 milliards de dollars. L'Annuaire climatique 2018, qui vient d'être publié par la Convention-cadre des Nations unies sur le changement climatique, illustre que les initiatives prises par les États et les parties «non États» (sociétés civiles, entreprises, collectivités territoriales, centres de recherche...) commencent à porter leurs fruits, mais l'objectif de l'Accord de Paris reste hors de portée. Fruits du Partenariat de Marrakech pour l’action en faveur du climat et du développement durable adopté lors de la COP 22 en novembre 2016, ce document regroupe les actions actuellement mises en œuvre sur le terrain en faveur du climat.
Deuxième du genre, cet Annuaire décrit également les possibilités pour les gouvernements de collaborer avec les organisations «non-État» afin d'accélérer le rythme de ces initiatives. D'après cette publication, des engagements ont été pris par plus de 9.000 villes de 128 pays (16% de la population mondiale) de 40 pays et plus de 6.000 entreprises de 120 pays représentant 36.000 milliards de dollars. «Environ 60% de ces initiatives produisent des résultats qui les mettent sur le chemin pour atteindre les résultats environnementaux ou sociaux souhaités», est-il noté dans cet Annuaire réalisé par les champions onusiens du climat Inia Seruiratu et Tomasz Chruszczow avec le soutien de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique. Cette publication indique également que l'action climatique remodèle le secteur financier pour contribuer à la transition vers une économie sobre en carbone et résiliente face au changement climatique. Les régulateurs ont commencé à travailler sur la conception d’un système financier résistant aux changements climatiques par le biais d’initiatives telles que le réseau des Banques centrales et celui des superviseurs pour «l'écologisation» du système financier mondial. À titre d'exemple, sur l'ensemble de l'année 2017 et jusqu'au deuxième trimestre 2018, les obligations vertes émises à travers le monde ont atteint 389 milliards de dollars. En 2016, ces obligations étaient de 100 milliards de dollars. Les principaux secteurs émetteurs sont ceux du bâtiment, du transport, de l'énergie, du recyclage des déchets et de la gestion de l'eau et des sols.