Menu
Search
Jeudi 25 Avril 2024
S'abonner
close
Jeudi 25 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Économie

À partir d'aujourd'hui, l'humanité vivra à crédit pour les 5 prochains mois

«Fonds insuffisants». C'est ce qu'afficherait, à partir d'aujourd'hui, la Terre tel un distributeur de billets de banque. Qu'il s'agisse d'eau, de produits forestiers, d'énergie ou de poissons, les ressources naturelles de la planète nécessaires au fonctionnement de l'humanité durant une année sont épuisées. Nous vivrons donc à crédit durant les 5 prochains mois. Les mauvaises nouvelles ne s'arrêtent pas là. D'après l'ONG Global Footprint Network, le «jour du dépassement» ne fait qu'avancer. Au début des années 1970, la date retenue correspondait au 29 décembre, en 2017, elle se situe au 1er août.

À partir d'aujourd'hui, l'humanité vivra à crédit pour les 5 prochains mois
Le gaspillage alimentaire est responsable de 9% de l'empreinte écologique de l'humanité, selon l'ONG Global Footprint Network. Ph. DR

«Quand le dernier arbre aura été abattu. Quand la dernière rivière aura été empoisonnée. Quand le dernier poisson aura été pêché. Alors on saura que l'argent ne se mange pas». Cette sagesse amérindienne, dite du temps où la pollution restait encore à inventer, est confirmée, encore une fois par l'ONG Global Footprint Network. Selon cette dernière, à partir du 1er août l'humanité aura consommé l'ensemble des ressources que la nature peut renouveler en un an. Une seule raison peut expliquer ce découvert : la surexploitation des ressources naturelles. L'humanité vit donc au-dessus de ses moyens, ce qui a fait dire au Fonds mondial de la nature : «Il nous faudrait aujourd'hui l'équivalent de 1,7 Terre pour subvenir à nos besoins». Les alimentaires, à titre d'exemple, consomment davantage de ressources naturelles pour leur production qu'ils ne produisent de produits.
À cela s'ajoute le gaspillage. Environ un tiers des 1,3 milliard de tonnes d'aliments produits chaque année est perdu ou gaspillé, selon la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) qui constate que ce taux est le même qu'il s'agisse de pays à faibles revenus ou riches. Le gaspillage alimentaire est responsable de 9% de l'empreinte écologique de l'humanité, selon l'ONG Global Footprint Network. Les experts des Nations unies sont catégoriques : la réduction de moitié du gaspillage alimentaire tout au long des chaînes de production et d'approvisionnement serait en mesure de faire avancer le jour du dépassement de 11 jours. Cette économie pourrait être de près de 3 mois si la composante carbone de l'empreinte écologique de l'humanité était réduite de moitié.
Dans le secteur du bâtiment, l'ONG Global Footprint Network cite une étude réalisée conjointement avec des chercheurs de Schneider Electric dont les résultats montrent qu'en modernisant les installations existantes, le jour de dépassement pourrait être décalé d'au moins 21 jours, «sans perte de confort humain ou de productivité économique (...) Cela correspond à l'Objectif N°7 du développement durable des Nations unies qui consiste à fournir une énergie propre et à un prix abordable d'ici 2030 en favorisant le recours aux énergies renouvelables», conclut l'ONG qui permet, via le «http://www.footprintcalculator.org/, à chacun de calculer sa propre empreinte écologique définie comme étant la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons.

 

Lisez nos e-Papers