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À Yarmouk, les pelleteuses effacent les ravages de la guerre

Créé dans les années 1950 pour accueillir les Palestiniens chassés de leurs terres ou fuyant après la création d'Israël, Yarmouk était devenu au fil des décennies un important quartier résidentiel et commercial du sud de Damas. Des Syriens ainsi que quelque 160.000 réfugiés palestiniens y vivaient jusqu'au début du conflit en 2011.

À Yarmouk, les pelleteuses effacent les ravages de la guerre

Près du lieu où il a grandi, Mahmoud Khaled surveille le ballet des pelleteuses évacuant des tonnes de décombres du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, réduit à un champ de ruines par la guerre en Syrie. Devenu zone rebelle puis jihadiste, assiégé puis bombardé par le régime de Bachar al-Assad déterminé à en chasser le groupe État islamique (EI), le camp a été vidé de ses habitants et en grande partie ravagé. Il a finalement été repris en mai par les forces loyalistes. «Quand nous y sommes revenus pour la première fois, nous avons été horrifiés par ce que nous avons vu», témoigne Mahmoud Khaled, un Palestinien de 56 ans. Ingénieur civil, il a décidé d'y retourner pour aider à réhabiliter ce camp où il a grandi et vécu. Première étape : déblayer à coups de pelleteuses mécaniques les décombres obstruant les rues, une opération financée conjointement par le gouvernement syrien et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP). «Depuis que nous avons commencé le nettoyage, les choses ont meilleure mine», se réjouit M. Khaled. Depuis les derniers combats entre l'EI et le régime, aucun habitant n'a été autorisé à se réinstaller à Yarmouk, selon l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens. L'ingénieur montre aux journalistes de l'AFP son ancienne maison, endommagée par les combats et le bureau où il travaillait avant la guerre, qui est lui complètement détruit. Environ 20% du camp est encore totalement en ruines, 40% doit encore être réhabilité pour que des habitants puissent imaginer un retour tandis que 40% des bâtiments sont suffisamment réparés pour que des gens s'y réinstallent, selon des estimations relayées par M. Khaled. Lorsqu'il avait visité le camp en mai, le porte-parole de l'Unrwa, Chris Gunness, l'avait trouvé «en ruines», soulignant qu'il semblait difficile d'imaginer un retour rapide des déplacés au vu des destructions affectant les infrastructures pour l'adduction d'eau et d'électricité. Les opérations de déblaiement ont commencé il y a environ trois semaines et devraient durer encore un mois. Mais il n'existe aucun projet clair pour reconstruire le camp ou ses infrastructures. «On attend toujours une décision du gouvernement (syrien) pour la reconstruction», déclare à l'AFP Anwar Abdel Hadi, un responsable de l'OLP. Il faudrait, plaide-t-il, qu'elle commence «le plus vite possible, pour que les nôtres puissent revenir au camp». 

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