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Abdellatif Komat : «Il faut positionner chaque région par rapport à ses potentialités»

Quel rôle pour l’université dans la régionalisation avancée ? Comment confirmer davantage la relation entre la région et l’université ? Des questions auxquelles a essayé de répondre le Pr Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca, invité de l’émission «l'Info en Face» sur Matin TV.

Abdellatif Komat : «Il faut positionner chaque région  par rapport à ses potentialités»
Ph. Saouri

La régionalisation avancée constitue un grand chantier stratégique où l’école en général et l’université en particulier jouent un rôle primordial, a affirmé le Pr Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Casablanca, invité de «L’info en Face». L’occasion pour M. Komat de revenir sur les différents enjeux de ce grand chantier qui sont, entre autres, la nécessité d’un système éducatif qui forme en fonction des besoins économiques, sociaux et culturels de chaque région et qui permettra de répondre à toutes les questions d’ordre social, sociétal, environnemental, cultuel… Pour ce faite, ajoute le doyen, il faut qu’il y ait une relation directe entre les structures de la région et celles de l’université.

Pour ce qui est des programmes pédagogiques, M. Komat a indiqué que l’université acquiert une certaine autonomie. «L’élaboration des programmes est une responsabilité partagée. Les universités sont appelées à se concerter avec leurs régions pour offrir des programmes adaptés aux besoins exprimés», précise-t-il. Sur le plan budgétaire, l’université continue à dépendre du budget de l’État. Un processus qui n'encourage pas l’amélioration de la qualité d’enseignement. D’où la nécessité de chercher d’autres ressources de financement en s'orientant vers les partenariats public-privé.
«Bien que l’université mène des actions qui génèrent des ressources, notamment la formation continue et la recherche scientifique, elles sont insuffisantes pour aller vers une meilleure qualité d’enseignement», poursuit-il. Ainsi, pour le cas de l’Université Hassan II de Casablanca, elle est en train d’initier des projets pour développer des partenariats public-privé, car à un certain moment, selon M. Komat, il y a une limitation des possibilités de développement en se basant exclusivement sur le financement de l’État : il devient donc impératif de chercher d’autres ressources».
Le doyen a tenu également à mettre l’accent sur l’image véhiculée sur l’université et qui selon lui ne reflète pas la réalité, car dit-il l’université regroupe des établissements très convoités, comme les facultés de médecine, les écoles d’ingénieurs et les écoles de commerce, qui accueillent des bacheliers performants au niveau national. Même les établissements à accès ouvert comme les facultés de droit, de sciences et de lettres offrent des résultats très notables. M. Komat s'est également penché sur les difficultés auxquelles fait face l’université et qui restent des problèmes liés à l’orientation et à la capacité d’accueil. Des difficultés que l’Université tente de régler avec l’implication de tous les acteurs concernés.

L'entrepreneuriat, clé de l’avenir
L'entrepreneuriat et l’innovation sont parmi les voies de développement. Soulignant l’importance de ce dispositif, le doyen de la FSJESC, Abdellatif Komat, a rappelé l’importance de l’étude «Global Entrepreneurship Monitor» (GEM) qui est subventionnée par la région Casablanca-Settat. Selon les résultats de cette étude, il y a «une prédisposition à entreprendre dans cette région, avec un besoin d’amélioration de l’écosystème entrepreneurial en matière de financement et d’accompagnement». Dans ce cadre, un master d’accompagnement des TPME a été élaboré en partenariat avec la Fondation Mohammed V, pour faire face aux problèmes du marché du travail, car aujourd’hui les voies classiques de l'emploi sont saturées, et il faut aller vers la création de richesse, principalement par l'entrepreneuriat.

«Nous avons déposé un projet pour que GEM, qui est au départ une enquête nationale, soit adaptée aux 12 régions du Maroc pour généraliser cette étude et que chaque région ait des résultats adaptés à ses besoins», informe le doyen qui insiste sur la nécessité de positionner chaque région par rapport à ses potentialités. Le défi est énorme : donner aux jeunes la possibilité et l’opportunité de créer tout en les accompagnant vers la matérialisation de leurs idées à travers des structures d’incubation et d’accélération.
Concernant la formation pour les métiers d’avenir, le doyen indique que l’université a son mot à dire, assurant qu’elle redouble d’efforts pour s’adapter aux exigences du marché. Il cite à titre d’exemple le dispositif du e-learning, également appelé «apprentissage électronique», que les universités commencent à développer, notamment l’université Hassan II de Casablanca. 

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