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Accusé d'avoir tué par une surdose de médicaments 35 patients à l'hôpital d'Oldenbourg, puis 64 à la clinique de Delmenhorst, une commune voisine, entre 2000 et 2005, l'ex-infirmier allemand Niels Högel comparaît de nouveau devant les juges.

Accusé d'avoir tué par une surdose de médicaments 35 patients à l'hôpital d'Oldenbourg, puis 64 à la clinique de Delmenhorst, une commune voisine, entre 2000 et 2005, l'ex-infirmier allemand Niels Högel comparaît de nouveau devant les juges.

Accusé d'avoir tué par une surdose de médicaments 35 patients à l'hôpital d'Oldenbourg, puis 64 à la clinique de Delmenhorst, une commune voisine, entre 2000 et 2005, l'ex-infirmier allemand Niels Högel comparaît de nouveau devant les juges.

L'ex-infirmier allemand Niels Högel, déjà condamné à perpétuité, doit répondre à partir de mardi du meurtre d'une centaine de personnes, un procès inédit depuis l'après-guerre et attendu avec anxiété par les proches des victimes présumées. Cet homme de 41 ans est accusé d'avoir tué par une surdose de médicaments 35 patients à l'hôpital d'Oldenbourg, puis 64 à la clinique de Delmenhorst, une commune voisine, entre 2000 et 2005. Il a récemment avoué un nouveau meurtre, qui sera ajouté à la liste, indique un porte-parole du parquet local.
«J'espère qu'une culpabilité sera prononcée dans chacun des cas pour que les proches puissent enfin terminer leur deuil», déclare à l'AFP Petra Klein, qui dirige l'antenne locale de l'association d'aide aux victimes «Weisser Ring». Pour l'accusé, qui s'est auto-désigné plus grand criminel en Allemagne depuis la dernière Guerre selon des codétenus, rien ne changera. Il purge déjà la peine maximale – perpétuité avec une période de sûreté de 15 ans – pour le décès de six autres patients.

Selon le tribunal d'Oldenbourg, 126 proches représentant la partie civile doivent assister à la première audience dans le complexe polyvalent de la ville, qui sera essentiellement consacrée à la lecture de l'acte d'accusation. «L'enquête a vraiment été une histoire hors du commun», explique Arne Schmidt, chef de la commission d'investigation «Kardio» créée en 2014. «Nous avons dû procéder à plus de 134 exhumations», raconte-t-il à l'AFP, «un cas inédit en Allemagne». Certaines ont eu lieu en Turquie, où les résultats sont encore attendus dans deux cas.
Pour les proches, le choc fut «incroyable», selon Petra Klein, dont l'association offre un soutien psychologique : beaucoup «sont venus vers nous, car la police a un jour subitement sonné à leur porte pour leur dire que leurs proches avaient peut-être été victimes de Niels Högels, et qu'elle voulait les déterrer». Le chemin fut long avant d'arriver à ce procès géant. Surpris en 2005 en train d'injecter une substance non prescrite à un patient à Delmenhorst, Niels Högel est condamné en 2008 à 7 ans de prison pour tentative de meurtre, et incarcéré dans la foulée.
Un deuxième procès suit en 2014-2015 sous la pression de proches de victimes présumées, car le Parquet de l'époque traînait des pieds. Il est reconnu coupable de meurtres et tentatives de meurtre sur 5 autres personnes, et condamné à la peine maximale. C'est alors qu'il avoue à son psychiatre au moins 30 meurtres de plus à Delmenhorst. Les enquêteurs étendent ensuite leurs recherches à l'hôpital d’Oldenbourg. «Nous ne pourrons jamais vraiment faire le compte» des victimes, admet Arne Schmidt, en raison des nombreuses incinérations. Les enquêteurs les évaluent à plus de 200.

Il agissait toujours de la même manière : une injection d'un produit provoquant un arrêt cardiaque, suivi d'une réanimation, souvent infructueuse. Ses motifs : montrer ses talents de réanimation et «l'ennui», selon le Parquet. Pas de préférence dans le choix des victimes, dont l'âge oscille entre 34 et 96 ans. Il ne s'agissait pas non plus de pitié envers un malade incurable, explication souvent invoquée par les meurtriers en milieu hospitalier, comme le fit un autre «ange de la mort» allemand, l'infirmier Stephan Letter condamné à la perpétuité en 2006 pour le meurtre de 29 personnes.
L'analyse psychiatrique révèle de «sévères troubles narcissiques» chez Niels Högel et une peur panique de la mort. Le grand-père de Christian Marbach, admis en 2003 à la clinique de Delmenhorst pour une opération de routine, a eu la malchance d'être placé en soins intensifs un soir où Niels Högel était de service. Il survit à une première injection-réanimation, mais pas à la deuxième quelques jours après. «Il a essayé de le tuer à deux reprises !», enrage-t-il. Il fut condamné pour ce meurtre en 2015. M. Marbach confie être révolté par le comportement des hôpitaux. «Les meurtres à Delmenhorst n'auraient pas été possibles sans les erreurs de certaines personnes à Oldenbourg qui savaient ce qui se passait», affirme-t-il. Une fois le procès de Niels Högel bouclé, et pour lequel des audiences sont programmées jusqu'à la mi-mai, ce sera au tour d'anciens collègues et responsables dans les deux hôpitaux de s'expliquer devant un juge. Avec Niels Högel comme témoin. 

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