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Nouveaux affrontements entre protestataires et forces de l'ordre au 7e anniversaire de la révolution

De nouveaux affrontements se sont déclenchés entre forces de l’ordre et des protestataires à Feriana relevant du gouvernorat de Kasserine, le jour du septième anniversaire de la chute du régime de Zine El Abidine Ben Ali.

Nouveaux affrontements entre protestataires et forces  de l'ordre au 7e anniversaire de la révolution
Les manifestations ont été organisées malgré les garanties du gouvernement tunisien qui, pour tenter de désamorcer la crise, avait annoncé samedi le déblocage de 170 millions de dinars pour venir en aide aux familles les plus démunies.Ph. DR

Les protestataires ont bloqué l’avenue principale de la ville et mis le feu à des pneus notamment près des quartiers «El Maktaa», «El Mahata» et dans plusieurs rues du centre-ville. Les manifestants ont lancé des pierres sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène pour les disperser. Dans d’autres régions du pays, des centaines de manifestants sont également descendus dans les rues pour protester contre les politiques d'austérité du gouvernement où les forces de l'ordre s'étaient massivement déployées pour éviter de nouvelles scènes de violences et de pillage. Ces manifestations ont été organisées malgré les garanties du gouvernement tunisien qui, pour tenter de désamorcer la crise, avait annoncé samedi le déblocage de 170 millions de dinars (57 millions d'euros) pour venir en aide aux familles les plus démunies et aux personnes dans le besoin. Parmi les mesures sociales également annoncées figurent l'augmentation des allocations familiales, la gratuité des soins médicaux et la promotion de l'emploi. D’après le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi, ces nouvelles mesures ont touché l'allocation sociale en faveur des familles nécessiteuses, qui passe de 150 dinars (50 euros) à 180 et 210 dinars (60 et 70 euros) en fonction du nombre d'enfants, soit une augmentation d'au moins 20%. Le plan, a-t-il dit, prévoit également que l'État puisse se porter garant pour 500.000 familles aux revenus instables afin qu'elles puissent obtenir un prêt auprès de la banque pour se loger, et «garantit une couverture médicale pour tous les Tunisiens sans exception». Pour le Président tunisien, Béji Caïd Essebsi, qui a rencontré les parties signataires du «Document de Carthage» à Tunis pour discuter des moyens de sortir de la crise, il existe une lenteur dans l’exécution de certains projets, telle la mise en place de certaines instances constitutionnelles, dont la Cour constitutionnelle. Il a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de parachever ces institutions et d’engager, réellement, les réformes socioéconomiques qui, selon lui, ont pris «beaucoup de retard». Il a, en outre, déclaré que les événements de ces derniers jours en Tunisie «ont été exagérés par la presse étrangère», estimant que certaines «sensibilités politiques recourent à cette même presse, croyant, à tort, qu’elle peut être influente (...) Mais, ceux qui nous importent vraiment ce sont les partis et les organisations nationales et nuls autres».

Pour l’opposition, il s’agit de mesures insuffisantes prises par le gouvernement tunisien au profit de la classe sociale qui interviennent alors que la Tunisie a bouclé la septième année après la «révolution» de janvier 2011, marquée par un mouvement de protestation contre le chômage et la vie chère, ayant conduit sous la pression de la rue, au départ le 14 janvier 2011 de l'ancien président Ben Ali. Dans ce sens, le dirigeant du Front populaire, principale alliance de l'opposition de gauche au Parlement, Zied Lakhdhar, a souligné qu’«aucun progrès réel n'a été détecté» depuis 2011. «Nous risquons d'en revenir à la case de départ avec un gouvernement qui ne réussit pas encore à trouver des solutions à la disparité régionale, à la marginalisation et à l'inégalité des chances de développement, outre le chômage qui a franchi la barre de 15% actuellement», a-t-il souligné. Pour sa part, le secrétaire général du Courant démocrate, Ghazi Chaouachi, a exhorté le gouvernement à assumer sa responsabilité face à la situation dans le pays. «Les chiffres montrent que le pays est au bord de la faillite et qu'il faut tout mettre en œuvre pour le sauver», a-t-il soutenu. Le dirigeant du Courant démocrate a souligné la nécessité de faire preuve de responsabilité, mettant l'accent sur l'importance d'une action commune mobilisant les efforts de tous pour sauver l'économie, exprimant «l’opposition au gouvernement à travers les mécanismes démocratiques, contrairement à certains partis qui rejettent la loi de Finances et l'adoptent en même temps».  

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