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André Azoulay : Le lancement du Centre de recherche Abraham Zagouri vient conforter la place d'Essaouira en tant «qu’espace de tous les possibles et de résistance à l’amnésie»

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Le lancement du Centre d’études et de recherches Abraham Zagouri sur le droit hébraïque au Maroc vient conforter, encore une fois, la place de la ville d’Essaouira «en tant qu’espace de tous les possibles, de toutes les modernités, mais aussi de résistance à l’amnésie», a souligné, samedi à Essaouira, André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi. S’exprimant lors du séminaire inaugural de ce Centre, M. Azoulay, également président fondateur de l’Association Essaouira Mogador, a ajouté que cette initiative inédite, parmi tant d’autres, vient couronner cet engagement sans faille et cette détermination renouvelée qui sont les nôtres «à résister à l’amnésie, à la régression, à la fracture et au déni», notant que «c’est ce parcours qui est le nôtre depuis des décennies au Maroc, en général, et à Essaouira, en particulier». Et de poursuivre que «ce Centre vient en son temps en ce sens qu’on est en train d’approcher un seuil, dans notre pays et dans notre société, de prise de conscience, qui n’est pas seulement celle qui se fait par le haut, par les élites, par les décideurs et par l’Exécutif, mais aussi chez le plus grand nombre des compatriotes, de la partie juive de leur identité marocaine». «Nous avons atteint ce seuil simplement, il nous faut continuer et, surtout, nourrir cette renaissance et cette réappropriation de plus en plus large», s’est-il félicité, notant qu’au Maroc, et à Essaouira en particulier, «le choix a été fait de fonder notre renaissance, parce qu’elle est réelle, sur les pierres qui nous entourent et qui nous disent chacune une belle et grande histoire». «Ce sont ces pierres qui sont aussi le fondement de notre résistance par rapport à l’oubli et le fondement de notre solidité pour, à la fois, promouvoir, se réapproprier et partager tout ce que notre Nation, notre peuple peuvent dire aujourd’hui aux autres d’un temps et un espace qui sont ceux de la régression, de la fracture et du déni», a-t-il ajouté.
Dans la foulée, M. Azoulay a fait observer que «nous sommes “ce Navire Amiral” qui veut, au-delà des océans et en regardant droit, à gauche et à droite, au nord et au sud, dire à tous que le Maroc est bel et bien ce pays qui a eu, à la fois, la lucidité et la volonté d’affirmer dans la Constitution que chacun d’entre nous, quelle que soit la génération à laquelle il appartienne, est le fruit de l’addition de toutes les civilisations qui ont nourri et forgé notre Royaume». Et de rappeler que la cité des alizés sert, depuis des siècles durant, d’espace emblématique de partage, de coexistence et de vivre ensemble entre des communautés différentes, et qu’il y a toujours des échanges qui se développent et qui sont aussi l’expression d’un consensus national. «Dans cette cité, nous avons à la fois la fierté, mais aussi la responsabilité de témoigner d’une proximité, d’une capillarité, d’une porosité qui n’existaient et n’existent nulle part, et qui ont toujours caractérisé la relation entre islam et judaïsme», s’est-il réjoui. «Notre ADN est nourri par ces siècles de partage, de fraternité et de complicité. Une complicité au sens le plus noble du terme, à la fois spirituelle et intellectuelle, mais aussi dans l’attachement permanent et renouvelé de tous les Souiris à leur ville et leur patrie, et la volonté de bâtir à la fois cette histoire et cette mémoire en l’écrivant à deux mains, à deux voix dans la littérature, la musique, le commerce, la diplomatie, la science et dans le soufisme, mais aussi dans cette partie de notre histoire commune du droit hébraïque dans la juridiction marocaine et dans l’histoire du Maroc», a dit M. Azoulay.
Avec le lancement de ce Centre, «nous apportons ainsi une pierre inédite à cet édifice. C’est une mémoire complète qu’il nous faut développer», a affirmé M. Azoulay qui s’est félicité du choix d’abriter le Centre Abraham Zagouri au Complexe articulé autour de «la Maison de la mémoire partagée» (Bayet Dakira), la réouverture de la Synagogue Simon Attia, l’une des 37 synagogues que comptait la ville, et le lancement du Centre de recherches Haïm Zafrani sur l’histoire des relations Islam-Judaïsme». «Ce complexe, qui sera ouvert à tous, est unique en son genre dans le monde, de par sa vocation et sa feuille de route, car il va associer dans un même espace la spiritualité, l’histoire à travers Bayet Dakira (Maison de la mémoire) et la recherche», s’est félicité M. Azoulay. En guise de conclusion, M. Azoulay a noté que cette structure multidimensionnelle sera associée à des institutions internationales scientifiques dans le cadre des échanges et du partage que ne cesse de développer la ville d’Essaouira, terre d’ouverture, de partage, de coexistence et de compréhension mutuelle.

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