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Le blé russe gagne du terrain en Afrique

Les exportations françaises de blé ont baissé de 10 millions de tonnes en 2016 à 6 millions la campagne précédente. Une situation qui a poussé les acheteurs de blé africains à chercher des alternatives. Le blé russe en a profité pour grignoter des parts de marché. II présenterait un meilleur rapport qualité/prix.

Le blé russe gagne du terrain en Afrique
Le blé français peinerait à regagner du terrain en Afrique face au blé russe.

Le blé français cède la place au blé russe en Afrique. Au total, 6 millions de tonnes de blé français ont été écoulées dans les pays hors Europe, essentiellement en Afrique, contre près de 10 millions, il y a deux ans, année certes record en termes de production, selon l’organisme FranceAgriMer. Les acheteurs africains ont alors dû se tourner vers d’autres cieux. «Après la mauvaise récolte de blé français en 2016, le blé russe a eu l'opportunité de rentrer dans notre marché. On l'a essayé, on a trouvé qu'il entrait dans notre cahier des charges. Depuis, on travaille à 100% avec du blé russe», a déclaré Imad Talil, du groupe sénégalais Olam, lors d'un récent colloque organisé par France Export céréales à Paris. 
«Un genou à terre, avec sa récolte de blé de l'an dernier, la France espérait reconquérir le terrain perdu en Afrique, mais elle peine à se redresser face aux épis russes, moins chers et dont les caractéristiques plaisent aux meuniers africains», indique l’Agence France presse (AFP). Les différents intervenants du colloque, acheteurs de blé du Sénégal, du Maroc et du Cameroun ont expliqué pourquoi le blé russe, venu combler un vide, a finalement gagné leurs faveurs, notamment grâce à son taux de protéines.
«Un meunier qui a un blé de base bien protéiné n'a pas besoin d'aller racheter sur le marché des blés améliorants qui coûtent extrêmement cher, jusqu’à trois fois. De même, un fabricant d'aliments pour bétail a moins besoin d'acheter des tourteaux de soja ou de colza, qui coûtent plus cher, pour compenser en protéines», explique à l'AFP un courtier sous couvert d'anonymat.
En plus d’être riche en protéines, le blé russe serait également moins cher. «Avec la capacité exportable qu'ils détiennent (blés russes), ils sont un élément de référence sur le marché mondial, alors que leurs prix de revient sont 30% moins chers que les nôtres», a expliqué Pierre Duclos, de France Export céréales, lors de la conférence.
 La taille moyenne des exploitations françaises, autour de 150 hectares face à des exploitations russes qui atteignent souvent 1.000, voire 2.000 hectares, est un élément de taille qui joue en faveur de la production russe.

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