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La Bourse de Casablanca retourne à ses fondamentaux pour mieux rebondir en 2019

À deux semaines de la fin de l’année, peut-on espérer un revirement à la Bourse de Casablanca ? Les analystes que nous avons interrogés sont plutôt sceptiques. Le marché devrait finir sur une perte. Le mouvement de prise de bénéfices ayant caractérisé l'année 2018 marquerait un retour salutaire aux fondamentaux, aidant ainsi les investisseurs à mieux se positionner en 2019.

La Bourse de Casablanca retourne à ses  fondamentaux pour mieux rebondir en 2019
Source : Bourse de Casablanca - Infographie Le Matin

Après avoir offert deux belles années aux investisseurs, la Bourse de Casablanca s'est enlisée en 2018 qu'elle s'apprête à clôturer dans le rouge. Les indices boursiers ne sont pas en forme depuis plusieurs mois. L'indice généraliste Le Masi a déjà perdu 8,94% au 11 décembre. En 2017, il avait engrangé 6,39%. Une nette performance après les 30,46% enregistrés une année plus tôt. La question qui taraude les investisseurs, surtout les petits porteurs, est comment va se comporter le marché d'ici la fin de l'année.

Selon les spécialistes interrogés par le «Matin-Eco», la Bourse s'achemine assurément vers une perte. «Plusieurs éléments plaident en faveur d’une clôture à la baisse cette année», affirme Kawtar Karbal, responsable du département analyse et recherche groupe chez Crédit du Maroc. Elle cite «la hausse des prix du pétrole qui pourrait alimenter l’inflation surtout après l’accord entre l’OPEP et ses alliés, l’accentuation des déficits budgétaire et commercial et l’impact du secteur du bâtiment toujours caractérisé par un stock difficile à écouler».  La clôture baissière de la cote en 2018 est aussi alimentée par des contraintes relatives essentiellement à «l’accès au financement et au foncier, la volatilité des cours internationaux des matières premières et la faible croissance des crédits bancaires, malgré la baisse des taux débiteurs», développe Kawtar Karbal.Notre analyste estime également que «le projet de loi de Finances 2019 n’a pas prévu de dispositions à même de dynamiser le marché et de le faire sortir de la léthargie». «Il existe aussi un mouvement de prise de bénéfice au niveau de la Place boursière casablancaise, marqué principalement par la régression annuelle des cours des grosses capitalisations, notamment Attijariwafa bank (-7,54%), BCP (-3,40%), Marsa Maroc (-1,19%), Addoha (-56,70%), Total (-40,22%) et Taqa Morocco (-6,52%)», explique-t-elle. «Nous estimons que ce mouvement de prise de profits reflète, notamment, un retour salutaire aux fondamentaux qui devrait aider les investisseurs à mieux se positionner durant l’année 2019. Ce pronostic se trouve conforté par la réactivation du processus des privatisations attendues en 2019», indique Kawtar Karbal. «Il n’y a aucun élément fondamental qui pourra renverser la tendance baissière de la Bourse de Casablanca dans les deux semaines qui restent de 2018», déclare pour sa part un analyste financier de la place sous couvert d’anonymat. 
Rappelons que le Masi a fini l’année 2017 avec 12.388,82 points. Le volume global des échanges s’était élevé à 69,73 milliards de DH, dont 39,48 milliards sur le marché central et 24 milliards sur celui de blocs. Parmi les valeurs les plus actives figuraient Attijariwafa bank (5,49 milliards de DH), Itissalat Al-Maghrib (3,75 milliards) et BCP (3,33 milliards). 

Par secteur d’activité, la chimie a enregistré la plus forte hausse, soit 216,70%, suivie des Logiciels et services informatiques (+53,28%) et des mines (+39,14%). En revanche, les plus fortes baisses sont le fait de l’immobilier (-14,29%), Equipements électroniques et électriques (-9,46%) et Bâtiment et matériaux de construction (-7,54%). 
Les sociétés cotées ont fait preuve d’une bonne résilience en 2017, malgré un contexte économique en profonde mutation. La SNEP avait affiché la meilleure performance de l’année (+247,40% à 568 DH), alors que la moins bonne était attribuée à Addoha (-23,22% à 33 DH). 

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