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Boussaïd et Jouahri en croisade contre les fausses idées sur le régime flexible

La flexibilisation du régime de change, intervenue lundi dernier, fait ses premiers pas au milieu d’une avalanche de critiques, notamment sur les réseaux sociaux où tout y passe, avec une multitude d’amalgames. Pour couper court à ces attaques et faire tomber cette fièvre, Mohamed Boussaïd, ministre de l'Économie et des finances, et Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, sont partis en croisade, en rangs serrés. Mission : dissiper les fausses idées et donner au sujet sa juste dimension.

Boussaïd et Jouahri en croisade contre  les fausses idées sur le régime flexible
Mohamed Boussaïd, ministre de l'Économie et des finances, et Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib, aux premières lignes pour défendre la réforme du régime de change. Ph. Kartouch

La communication s’organise autour du passage au régime de change plus flexible entré en vigueur lundi dernier. Une communication orchestrée notamment par les deux premiers responsables de la réforme du régime de change, à savoir Mohamed Boussaïd, ministre de l'Économie et des finances, et Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM), qui sont aux premières lignes pour protéger cette réforme contre les attaques qu’elle subit. Ainsi, après leur passage mercredi dernier devant les députés, dans une séance commune de la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants et de la Commission des finances, de la planification et du développement économique à la Chambre des conseillers, le tandem est revenu à la charge le lendemain, en tenant une rencontre avec la presse au siège de la Banque centrale à Rabat. Se montrant très didactiques lors de cette rencontre, le ministre et le gouverneur de BAM ont tout déballé à propos de cette première phase de la réforme du régime de change, se livrant volontiers aux différentes interrogations, motivés par la volonté de dissiper ce qu’ils qualifient de fausses idées à ce propos de cette réforme. Ils ont tenu à balayer d'un revers de la main la multitude de convictions et d'interprétations qui entourent le passage au régime de change plus flexible.

Ils ont d’emblée montré la couleur, se montrant très allergiques au mot «flottement» qui a circulé ces derniers jours, précisant qu'il est loin de la réalité de cette première phase de la réforme du régime de change. Le mot juste, selon eux, est flexibilité ou flexibilisation.
Ils s'appuient ainsi sur la classification du Fonds monétaire international (FMI) en la matière, qui montre que le Maroc reste soumis à un régime fixe à ancrage souple avec une bande de fluctuation supérieure à 2%, accompagné d'interventions directes ou indirectes de la Banque centrale sur le marché.  «C'est une décision souveraine émanant de la volonté des autorités et préparée de manière coordonnée entre le gouvernement, représenté par le ministère de l’Économie et des finances, et Bank Al-Maghrib», a martelé Jouahri. Preuve en est, selon le même responsable, que le FMI soulevait systématiquement la question de la réforme du régime de change lors des consultations annuelles au titre de l’article IV, depuis 1998. De même, ajoute-t-il, la Banque mondiale a évoqué la question dès le milieu des années 1990 et dans son «mémorandum économique pays» de 2006. «Nous avons pris le temps qu’il faut pour réaliser les études, les analyses et les benchmarks relatifs à la réforme ainsi que ses impacts sur l’économie et le pouvoir d’achat, et ce avec le ministère de l’Économie et des finances», indique-t-il. Et «ce n'est que lorsque nous avons estimé que les prérequis étaient satisfaits que nous avons engagé la préparation pour l’adoption du nouveau régime de change».

S'attardant longuement sur l'explication des tenants et aboutissants de cette première phase, les deux responsables en ont minimisé l’impact. Ainsi, le ministre a tenu à faire remarquer que même en l'absence de cette réforme, la valeur du dirham subit des fluctuations liées à l’évolution de l’euro et du dollar. Ainsi, relève-t-il, la monnaie nationale s’est appréciée de 7,6% par rapport au dollar et s’est dépréciée de 5,1% face à l'euro en 2017. Soit nettement plus que la bande de fluctuation retenue (+/-2,5%), souligne-t-il.  Le début de cette réforme s'annonce en tout cas, rassurant, avec des fluctuations des cours de change du dirham sur le marché interbancaire qui restent dans l’ancienne bande (+/-0,3%). Ce qui montre la confiance du marché, note l'argentier du Royaume. Ce début de réforme opérationnalisée, le plus important maintenant est de passer aux réformes de seconde génération, insiste Jouahri. Et de souligner que le Maroc ne passera à la phase suivante qu'une fois les prérequis réunis. 

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