Le Programme d’appui à la commune de Casablanca, signé par le Conseil de la ville et la Banque mondiale, vient d’être officialisé. En effet, hier a eu lieu la première réunion du Comité stratégique (CS) mis sur pied dans le cadre des structures de suivi de ce programme. Pour rappel, en décembre 2017, un prêt de 172 millions d’euros a été approuvé au profit de la ville de Casablanca, dont la première tranche a été déboursée le 19 février dernier. Il s’agit du premier Programme de prêt pour résultats (PPR) accordé par la Banque mondiale à une ville.
Cependant, cette formule exige, pour l’opérationnalisation de ce prêt, la réalisation d’un ensemble de missions de nature technique. C’est à cette fin que des structures de suivi ont été mises sur pied. Il s’agit tout d’abord du Comité stratégique. Composé du maire de la ville, du wali de Casablanca-Settat, du wali de la Direction générale des Collectivités territoriales (DGCL), il est habilité à prendre des décisions et à définir les objectifs prioritaires des projets à mener à travers ce prêt.
La deuxième structure est le Comité de pilotage. Il est composé notamment des représentants du Conseil de la ville, de la wilaya, de la Trésorerie générale, de la Direction générale des impôts (DGI), des Sociétés de développement local, de la DGCL, du Centre régional d'investissement et de la Lydec. Cette structure assure la coordination entre tous les acteurs clés ainsi que la bonne mise en œuvre des activités du Programme. La dernière structure est l’Unité de gestion du Programme (UGP) hébergée au sein de Casa-Prestations. Son rôle consiste à agir en tant que secrétariat du Comité de pilotage et à apporter son soutien pour la vérification de la réalisation des résultats liés au décaissement des tranches de ce prêt.
Intervenant en tant que membre du Comité stratégique, Khalid Safir, wali, directeur général des Collectivités locales, a souligné l’importance du partenariat avec cette institution financière internationale. «La particularité de la Banque mondiale est que le risque est partagé et pensé dès le départ, d’où ce programme d’appui à la commune de Casablanca et cette notion de prêt axé sur le résultat visant notamment à accroître la capacité d’investissement de la ville, à améliorer l’environnement urbain et l’accès aux services et à améliorer l’environnement des affaires. Cela est verrouillé par six indicateurs de décaissement», a-t-il expliqué.
Ces indicateurs liés au décaissement (ILD) concernent le taux de connexion aux services de base, l’amélioration de l’espace urbain, l’amélioration et la construction de voirie, le volume des capitaux privés mobilisés pour la réalisation d’investissements à travers des partenariats public-privé, l'amélioration des couloirs de transport de masse (trottoirs, éclairage…), le recensement et la valorisation du patrimoine immobilier, ainsi que les actions d’amélioration de l’environnement des affaires par la dématérialisation des procédures administratives.
Les ILD font état d’une avance dans le cadre de ce prêt de 485 millions de DH (43 millions d'euros), décaissés le 23 février 2018. Le processus de vérification est en cours concernant deux indicateurs pour une autre avance d’un montant global de 15,523 millions d'euros. Il s’agit de l’ILD relatif à l’augmentation des recettes réalisées par la ville de Casablanca et qui va permettre d’allouer un montant de 10,32 millions d'euros. Cet indicateur fait état des recettes fiscales évoluant à hauteur de 9,64%.
«Nous ciblons l'atteinte d'une évolution de l’ordre de 50% d’ici 2021», souligne le maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari.
Il affirme que cela a atteint 15% en cette année et la ville agit pour élargir l’assiette fiscale et rendre plus efficace le régime de recouvrement à travers un partenariat avec la DGI. Il s’agit aussi de l’ILD relatif à l’amélioration de l’environnement des affaires par la dématérialisation des procédures administratives. Il consiste à déployer la nouvelle version de la plateforme Casa Urba à «Dar al Khadamat» et pour laquelle un montant de 5,16 millions d'euros sera alloué.
Marie Françoise Marie-Nelly, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Maghreb
La Banque mondiale a octroyé un prêt d’un montant de 172 millions d’euros. C’est le premier programme basé sur les résultats que la Banque mondiale fait au niveau d’une ville. Il vient appuyer le plan de développement du Grand Casablanca. Ce programme est axé sur trois principaux volets. Le premier consiste à renforcer la capacité de la ville à améliorer sa gestion financière, mais surtout à accroître les recettes propres dont elle a besoin pour fournir les services aux citoyens et pour renforcer le développement des infrastructures.
Le deuxième volet consiste à améliorer la qualité des services pour les citoyens qui cherchent une meilleure mobilité et une qualité de service. Le programme prévoit d’améliorer le système de voirie, d’assainissement, d'électricité, l’accès aux trottoirs, les espaces verts pour le centre de la ville… Il faut accroître la qualité des services de base aussi pour les villes limitrophes, notamment Nouaceur, Médiouna et Mohammedia.
Le troisième volet porte sur l’amélioration de l’environnement des affaires. Casablanca est le poumon de l’économie. Il est donc important d’améliorer la qualité des prestations aux opérateurs privés. La ville prévoit donc de mettre sur pied une plateforme électronique qui va réduire les délais d’octroi des autorisations. Par exemple, l’octroi du permis de construire va passer de 25 à 15 jours. D’une façon générale, cela va permettre d’assurer une plus grande efficience des services publics.