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Le casse-tête des 550 femmes et 1.200 enfants vivant dans des camps d'accueil des familles de jihadistes

Les forces kurdes en Syrie, qui luttent contre le groupe terroriste autoproclamé «État islamique» (EI), détiennent des centaines de jihadistes étrangers présumés, mais aussi des femmes et des enfants. Ce dossier constitue un véritable casse-tête pour les autorités qui refusent de juger ces étrangers et réclament leur rapatriement vers leurs pays d'origine.

Le casse-tête des 550 femmes et 1.200  enfants vivant dans des camps d'accueil  des familles de jihadistes
De nombreux détenus n'ont aucun papier d'identité, affirme Abdel Karim Omar, en charge des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde. Ph. DR

Quelque 900 jihadistes étrangers, originaires de 44 pays, sont en détention en Syrie, selon Nouri Mahmoud, porte-parole de la principale milice kurde de Syrie, les Unités de protection du Peuple (YPG). Environ 550 femmes et 1.200 enfants vivent dans des camps mis en place pour accueillir les familles de jihadistes, selon des responsables kurdes. «Certaines femmes ont quatre enfants, chacun d'un père différent et chaque père vient d'un pays différent», assure Abdel Karim Omar, en charge des Affaires étrangères au sein de l'administration kurde. De nombreux détenus n'ont aucun papier d'identité, affirme Abdel Karim Omar. Certains étrangers sont en détention depuis plus d'un an. Leur sort reste incertain. À titre de comparaison, en Irak, plus de 300 personnes ont été condamnées à mort et autant à la prison à vie pour avoir rejoint l'EI, dont des dizaines d'étrangers, selon des sources judiciaires. La Russie, l'Indonésie, mais aussi le Soudan, ont accepté de reprendre certains ressortissants, principalement des femmes et des enfants, indique M. Omar. Mais dans leur grande majorité, les pays occidentaux rechignent à faire de même. Pour le chef d'état-major américain, Joe Dunford, le retard dans les rapatriements est dû à «des considérations politiques et des cadres légaux inadaptés». La France, elle, insiste pour que ses ressortissants soient jugés sur place, tout en rejetant la peine de mort. Les familles et les avocats des détenus plaident pour un retour et un passage devant la justice française. Le Royaume-Uni fait preuve de la même réticence. Les autorités ont indiqué qu'Alexanda Amon Kotey et El Shafee El-Sheikh n'étaient plus des «citoyens britanniques», laissant entendre qu'ils avaient été déchus de leur nationalité. Londres a entamé des contacts avec Washington pour qu'ils soient jugés aux États-Unis, avant d'annoncer une «pause» dans la coopération. Des informations de presse assuraient en août que les deux hommes pourraient être envoyés à Guantanamo.

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