Menu
Search
Vendredi 19 Avril 2024
S'abonner
close
Vendredi 19 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Nation

La CDT prépare son sixième congrès national avec un retard d’un an

En retard d’une année, le congrès national de la Confédération démocratique du travail (CDT), qui devait statutairement se tenir en novembre 2017, aura finalement lieu en novembre de cette année. En effet, une commission préparatoire est présidée par Abdelkader Zaïr, membre du bureau exécutif, l’homme fort de la centrale après le secrétaire général, Noubir Amaoui.

No Image

Les préparatifs du congrès national vont bon train, apprend «Le Matin» de sources internes à la CDT. D’ailleurs, la Confédération multiplie les réunions à cette fin, dont la dernière est celle du bureau exécutif qui a consacré l’ordre du jour du mercredi dernier aux préparatifs du prochain congrès. Il s’agit ainsi du sixième congrès qui se tient après le cinquième, en novembre 2013. Selon un membre du bureau exécutif, les préparatifs sont toujours en cours et portent essentiellement sur l’élaboration du rapport moral et des documents qui vont être adoptés lors du prochain congrès.
Il s’agit essentiellement de déterminer la position de la Confédération vis-à-vis des changements actuels qui ont lieu sur la scène nationale (éducation, intégrité territoriale, paysage politique...). Mais il s’agit également des positions de la centrale concernant la mondialisation et tous les changements qui ont eu lieu sur le plan planétaire depuis le cinquième congrès. En ce qui concerne les dispositions prises sur le plan organisationnel et les critères d’élection ou de choix des congressistes, les dirigeants de la CDT ont préféré garder le silence, tout en promettant de donner, dans dix jours, tous les détails à ce sujet ainsi que concernant le cadre juridique présidant à l’organisation du congrès. 

Par ailleurs, en dehors des positions connues de la CDT, il est certain que l’un des enjeux de ce congrès sera l’élection du secrétaire général. En effet, plusieurs questions se posent à ce sujet. Est-ce que Noubir Amaoui, secrétaire général de la Confédération depuis sa création en 1978, va se représenter ? Son état de sa santé le lui permettra-t-il, sachant qu’il n’a plus fait d’apparition sur la scène syndicale depuis plusieurs mois et qu'il n’apparait même plus lors des festivités du premier mai ? Qui va lui succéder ? Les réponses à ces interrogations vont être apportées à la veille de la tenue du congrès, nous apprend un membre du bureau exécutif de la CDT. Par ailleurs, il faut rappeler que le syndicat a tenu, entre novembre 1978, date de sa création, et aujourd’hui, cinq congrès. Si le quatrième congrès avait eu lieu à Laâyoune en 2001, il a fallu attendre novembre 2013 pour voir se tenir le cinquième congrès.  Le syndicat de Noubir Amaoui se caractérise aujourd’hui par la diversité politique de ses membres (Parti de l’Avant-garde socialiste, Annahj Addimocrati, des islamistes…). Sur le plan de la présence internationale, la CDT est membre de la Confédération mondiale du travail (CMT) et de l’Organisation arabe du travail (OAT). Parmi les positions radicales du syndicat figure celle d’avoir refusé de se présenter aux élections du renouvellement de la deuxième Chambre en octobre 2009.

Sur un plan historique, il est à signaler que la Confédération démocratique du travail a été créée en novembre 1978, après une scission de l’UMT (Union marocaine du travail) sous la pression de militants de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). Elle était connue par son affiliation à ce parti avec lequel les relations étaient en bons termes jusqu’au sixième congrès de l’USFP, en mars 2001. À cette date, la scission qui a frappé de plein fouet ce parti socialiste, qui était alors dirigé par Abderrahmane Youssoufi, s’est traduite par une autre scission sur le plan syndical. C’est ainsi que les syndicalistes fidèles à l’USFP ont quitté la CDT pour constituer la Fédération démocratique du travail (FDT). Après cette scission, la CDT a fait l’objet d’un autre départ massif de militants après le retrait de l’ancien compagnon de Noubir Amaoui, Abdelmajid Bouzoubaâ. Ce dernier a constitué une autre centrale syndicale, l'Organisation démocratique du travail. C’est ce qui pousse certains observateurs à considérer la CDT comme un «pourvoyeur des syndicats» en militants.

Malgré ce saignement régulier, la CDT s’est régulièrement bien positionnée lors des élections professionnelles, notamment celles de 2009 et 2015. En effet, lors des dernières élections professionnelles de 2015, la CDT a été classée deuxième syndicat le plus représentatif avec 9,27% des sièges obtenus (après l’Union marocaine du travail qui a obtenu 17,67% des sièges). Le syndicat de Noubir Amaoui se dit bien implanté dans différents secteurs d’activités : les transports, la santé, la poste, l’agriculture, l’enseignement, les collectivités locales, les services…
Depuis sa création, la CDT est connue pour ses appels aux grèves générales qui se sont parfois soldées par une paralysie du pays et l’intervention des forces de l’ordre. Le syndicat rappelle dans ses documents les grèves de juin 1981, la grève de décembre 1990 et la grève de juin 1996. Comme principes fondateurs de ses actions, la CDT met en avant le progressisme, l’indépendance, la démocratie, la «jamahirya» (l’ouverture sur les masses) et l’unité. 

Lisez nos e-Papers