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Le CESE pointe du doigt le manque de convergence et de synergie des programmes dédiés aux jeunes

Le constat établi par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) ne souffre aucune ambiguïté : il n’existe pas de cadre stratégique commun pour les politiques dédiées aux jeunes et les efforts publics fournis restent confrontés à des défis importants en termes de cohésion et d’efficacité. Ces lacunes en termes de gouvernance constituent, selon le Conseil présidé par Nizar Baraka, un frein majeur à la responsabilisation sociale et économique de cette frange de la population.

Le CESE pointe du doigt le manque de convergence  et de synergie des programmes dédiés aux jeunes
Pour le CESE, la question de la jeunesse dans la politique publique demeure sectorielle et non intégrée.

Assurer une cohérence de l’action en faveur de la jeunesse est aujourd’hui une nécessité, et requiert l’implémentation d’un modèle de gouvernance efficient et la proposition d’une architecture nouvelle, en vue de dépasser l'addition des actions sectorielles et les initiatives en silo, et d’impulser une politique globale et transversale coordonnée. C’est l’une des principales conclusions du rapport intitulé «Une nouvelle initiative nationale intégrée pour la jeunesse marocaine» adopté par l’Assemblée générale du Conseil économique, social et environnemental du 31 mai 2018 et rendu public tout récemment.
Le Conseil présidé par Nizar Baraka estime en effet que les cadres de gouvernance peuvent contribuer au bien-être des jeunes ou, au contraire, le contrarier, précisant qu’au Maroc, les dysfonctionnements liés à la gouvernance compliquent singulièrement l’intégration et l’épanouissement des jeunes. Tout en concédant que le Royaume dispose d’une politique de développement axée sur une vision sectorielle et accompagnée d’une volonté de promouvoir la jeunesse nationale, le CESE affirme que «l’exécution de ces stratégies sectorielles, pourtant intégrant pour la plupart d’entre elles la dimension “jeunesse”, demeure dispersée et continue à se heurter à des difficultés liées au manque de cohérence et de synergie, ce qui met les objectifs fixés hors d’atteinte».
De même, le Conseil déplore l’inexistence d'un «cadre stratégique commun pour les politiques dédiées à cette frange de la population» et le fait que «les efforts publics concédés restent confrontés à des défis importants en termes de cohésion et d’efficacité, en l’absence d’une vision globale qui puisse guider les politiques publiques et orienter l’intervention et les efforts des acteurs concernés». Pour le CESE, faute de cadre intégré définissant les raisons, les modalités et les finalités d’une telle politique, cette lacune en termes de gouvernance continue de constituer un frein majeur à la responsabilisation sociale et économique de la jeune génération.
Cette dernière a le sentiment, selon le document du CESE, d’être exclue des phases d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques qui lui sont dédiées, ce qui amoindrit en conséquence leurs chances d’aboutissement puisqu’elles ne reflètent guère les préoccupations et les besoins spécifiques des jeunes. Cet état de fait contribue à l’instauration d’une sorte de cercle vicieux, puisque les jeunes, qui attendent légitimement de bénéficier des conditions leur permettant à tous d’exprimer leurs idées et attentes, ont de moins en moins confiance en l’avenir et s’impliquent de moins en moins dans la vie publique. Pour le CESE, la question de la jeunesse dans la politique publique demeure donc «sectorielle, non intégrée et déconnectée par rapport aux préoccupations essentielles de la jeunesse». En effet, les programmes pour les jeunes au niveau sectoriel, à enjeux transversaux, sont faiblement institutionnalisés et peu coordonnés entre les différents départements ministériels, qui suivent leurs propres mandats et agissent au sein de leurs propres structures opérationnelles.

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