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Après le cessez-le-feu, un meilleur espoir de paix ?

Les scènes extraordinaires de fraternisation entre talibans et membres des forces de sécurité lors du récent cessez-le-feu en Afghanistan démontrent que les deux parties en ont assez du conflit, observent des analystes, ce qui peut nourrir des espoirs de paix.

Après le cessez-le-feu, un meilleur espoir de paix ?
Un combattant taliban afghan dans une rue de Jalalabad le 16 juin 2018, pour célébrer le cessez-le-feu de trois jours, dont les talibans viennent d'annoncer qu'il ne serait pas prolongé. Ph. AFP

«Il est difficile de prévoir ce que sera la prochaine étape, mais le sortilège a été rompu», remarque le politologue Ghulam Sakhi Ehsani, interrogé par l'AFP. «Sur toutes les photos et vidéos, il semble que les combattants des deux côtés en ont assez de la guerre», ajoute-t-il. Dix-sept années après qu'une coalition internationale les a chassés du pouvoir en octobre 2001, quelques semaines après les attentats du 11 septembre, les talibans ont décrété un cessez-le-feu inédit avec les forces afghanes, qui a couru de vendredi à dimanche. Le Président Ashraf Ghani avait de son côté décidé d'une interruption des combats d'une semaine démarrant mardi dernier. Scènes impensables il y a peu, des talibans et des membres des forces de sécurité ont été vus en train de s'étreindre ou de se prendre en photo ce week-end dans plusieurs parties du pays. Les civils payent habituellement un très lourd tribut à la guerre, mais nombre d'entre eux ont néanmoins salué les insurgés à leur entrée dans les villes, qu'ils ne visitent habituellement que pour les attaquer, notamment Kaboul. «Tout le monde est fatigué de la guerre. Si nos dirigeants nous ordonnent de poursuivre le cessez-le-feu, nous le maintiendrons pour toujours», a déclaré le commandant taliban Baba samedi à Jalalabad. Mais deux attaques suicides dans le Nangarhar ont ensanglanté le cessez-le-feu. Elles ont été revendiquées par le groupe terroriste autoproclamé «État islamique». Mais parvenir à la paix pourrait prendre des années, selon les analystes, les talibans refusant toujours officiellement de négocier avec le gouvernement afghan, qu'ils qualifient de «marionnette» de Washington. Un dialogue s'est bien tenu secrètement entre les deux parties, et Kaboul et les talibans ont discuté au Pakistan en juillet 2015. Mais l'initiative avait rapidement avorté. Aujourd'hui, il n'existe aucune feuille de route, et aucune des parties n'a communiqué ses «lignes rouges» dans l'optique d'une sortie de conflit. Le Président a annoncé une prolongation de dix jours du cessez-le-feu. Les insurgés ont fait savoir dimanche qu'ils ne souhaitaient pas s'aligner. En février, M. Ghani avait déjà proposé des pourparlers de paix aux talibans. Ce plan, considéré comme l'un des plus complets proposés aux insurgés par un gouvernement afghan, avait toutefois été ignoré. Le mois dernier, le Pentagone faisait savoir que des cadres talibans négociaient secrètement un cessez-le-feu avec des responsables afghans.                                                    

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