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Les clés de l’émergence de l’Afrique au cœur des débats

Pour la onzième édition, l’Institut Amadeus réunit à Tanger, dans le cadre de son évènement phare, le Forum MeDays, plus de 150 intervenants, décideurs, universitaires et experts du monde de la politique, de l’économie et de la diplomatie. Les deux premiers jours, les participants ont se sont penchés sur les ruptures à adopter pour le développement du continent. La question de l’adhésion du Maroc à la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest était en toute logique au cœur des débats.

Les clés de l’émergence de l’Afrique  au cœur des débats
Les travaux du Forum se poursuivent jusqu’à demain. Ph Saouri

Les travaux du Forum MeDays, manifestation internationale annuelle organisée par l’Institut Amadeus, ont démarré mercredi dernier à Tanger. Cette onzième édition, qui se poursuit jusqu’à demain, a soulevé des questions diverses en relation notamment avec le développement et la coopération. Le thème choisi cette année, à savoir «À l’ère de la disruption : bâtir de nouveaux paradigmes» a été une occasion propice pour mettre en relief les ruptures qui marquent le monde et le continent africain en particulier. «Disruption, le mot s’est imposé pour expliquer à quel point le monde nous paraît aujourd’hui plus imprévisible. Nous assistons à un renversement des grilles de lecture traditionnellement mises en avant. En matière de relations internationales, cette disruption, une rupture nette qui oblige à la recomposition, est particulièrement sensible», a souligné mercredi, lors de la séance d’ouverture, le président fondateur du Forum, Brahim Fassi Fihri.
Dans ce cadre, M. Fassi Fihri est revenu sur le dernier discours de S.M. le Roi prononcé à l’occasion de la célébration du 43e anniversaire de la Marche verte. «Je ne saurais conclure mes propos sans mettre en lumière et saluer humblement une récente disruption, portée par S.M. le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.

Cette disruption, c’est bien sûr la main tendue du Souverain à l’Algérie, appelant “au dialogue direct et franc”, en proposant la création d’un mécanisme politique conjoint de dialogue et de concertation afin de dépasser les “différends conjoncturels” entre les deux pays».
De son côté, l'ancien président du Bénin, Thomas Boni Yayi, est revenu sur la question de l'initiative du Maroc d’intégrer la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao). Un sujet qui a été d’ailleurs largement discuté par de hauts responsables et experts africains, tant lors de la séance d’ouverture que lors de la séance plénière d’hier. Dans ce sens, l’ancien président béninois a affirmé que lors des discussions dans le cadre des MeDays, «l'ensemble des intervenants s’est accordé sur la légitimité de la demande d'adhésion du Maroc à la Cédéao», ainsi que la permanence et la densité des liens liant le Maroc et les pays de l'Afrique de l'Ouest. «Nous devons être responsables d’un processus d’adhésion exemplaire, inclusif et transparent», a-t-il dit, relevant que ce processus doit être discuté et partagé auprès des populations de l’Afrique de l’Ouest, et du Maroc, par des leaders politiques, des médias et des institutions de recherches afin de diffuser des informations scientifiques vérifiées sur les enjeux et les opportunités d’une communauté économique à 16 pays. 

Pour sa part, le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, chargé de la Coopération africaine, Mouhcine Jazouli, a appelé à changer de paradigmes en ayant une vision futuriste à l’horizon 2050. Selon lui, à cette date, le quart de la population mondiale sera africain. «C’est pourquoi nous devons appréhender l’émergence économique du continent autrement. En effet, des mutations socio-économiques profondes sont à l’œuvre : l'urbanisation, le développement d’une classe moyenne, la croissance économique et l'entrepreneuriat sont autant de preuves de cette émergence. Il s’agit de l’accélérer pour répondre aux nouveaux besoins de nos populations, aux nouveaux besoins de consommation. Aussi, l’industrialisation de notre continent est plus que jamais une nécessité ; et automatiquement, une première piste à privilégier pour atteindre l’émergence sera la robotisation», a-t-il plaidé.
M. Jazouli a également attiré l’attention sur l’importance du commerce comme locomotive de développement socioéconomique et moyen de réduction de la pauvreté. Mais il a déploré à cet égard le fait que le commerce intra-africain ne dépasse pas les 15% du volume total des échanges commerciaux du continent, alors qu’il dépasse les 60% dans d’autres régions du monde, notamment en Europe. À cet effet, il a insisté sur l’importance de la création d'un marché unique africain. «Ainsi, la mise en place d’une Zone de libre-échange continentale africaine, la Zlecaf, apparaît comme une condition sine qua non pour permettre à l’Afrique d’émerger», estime-t-il.

Les travaux du Forum se poursuivent jusqu’à demain avec au menu des sujets qui suscitent l’intérêt. Il s’agit notamment de la problématique de la migration (comment sortir des frontières de l’approche sécuritaire) ou le nouveau modèle de développement «inclusif et disruptif» du Maroc. 
 

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