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«Le club de Tanger est l'un des plus anciens et traditionnels au monde»

«Le club de Tanger est l'un des plus anciens et traditionnels au monde»
des plus anciens et traditionnels clubs au monde est celui de Tanger, qui a été créé la même année que celui de Paris et que plusieurs clubs en Angleterre

Le Matin : Vous avez décidé de quitter Marrakech et le fabuleux domaine que vous y possédiez pour venir vous installer à Assilah. Pourquoi avoir choisi ce lieu pour établir votre club ?
Patrick Guerrand-Hermès :
J'aime beaucoup l'Atlantique et le nord du Maroc... C'est peut-être un manque de discrétion ou de modestie de ma part, mais c'est surtout Sa Majesté le Roi Hassan II qui m'avait dit que les chevaux allaient dépérir à Marrakech et m'a proposé d'aller au nord du Royaume, où se trouvaient les élevages les plus importants. J'ai décidé de me rendre dans la région pour explorer et j'ai aperçu cette côte déserte lorsque j'étais dans l'avion... C'est là que j'ai choisi ma destination.

Le Polo est l'un des tout premiers sports pratiqués au Maroc, avec la création d’un club dès la fin du 19e siècle. Dites-nous-en plus, vous qui aviez joué à Fès en 1954...
Il se trouve que les Anglais devaient faire un arrêt lorsqu’ils entraient en Méditerranée. Les marins de l'époque, les Princes d'Angleterre, le mari de la Reine Elizabeth et son oncle, bien avant lui, dès 1890, faisaient des arrêts à Gibraltar et dans le périmètre de Tanger. Et donc l'un des plus anciens et traditionnels clubs au monde est celui de Tanger, qui a été créé la même année que celui de Paris et que plusieurs clubs en Angleterre.

Vous étiez président de la Fédération internationale de polo à un certain moment de votre carrière...
Oui, je l'étais pendant un certain nombre d'années. Mais le plus particulier de ma vie est que j'ai pu monter en course, faire beaucoup de concours hippiques. J'ai fait du sport complet, qui n'est d'ailleurs pas très répandu au Maroc, c'est-à-dire du saut d'obstacles, du steeple et du dressage tous combinés. J'ai eu une vie comblée, entourée de chevaux qui m'ont rendu toute l'affection que je leur ai portée et je continuerai toute ma vie à faire ça. J'ai d'ailleurs toujours dit que j'espère que ma dernière vision sera une tête de cheval ! 
À votre avis, quel est le meilleur moyen de démocratiser le polo au Maroc ?
Il n’y a qu’un seul moyen : créer le désir. À partir du moment où vous avez l’envie de quelque chose, vous déplacez des montagnes. Je connaissais un petit garçon dont le père livrait les journaux. Un jour, il a proposé ses services à une écurie pour aider à l’entretien des chevaux. Aujourd’hui, il est le meilleur joueur français ! Je me souviens de lui en compagnie de princes indiens, et c’était lui la star, alors que dans son enfance, il menait une tout autre vie dans son village. Cela ne veut cependant pas dire que ça a été facile. Au Maroc, les gens adorent partager leur sport favori avec leurs proches. Les Marocains sont nettement moins individualistes que les Anglais, par exemple, et sont donc prédisposés à un sport comme le polo. Ce qu’il faut, c’est des infrastructures régionales. Il faudrait aussi organiser des tournois à Casablanca et dans les autres grandes villes. En France, il y avait trois clubs au début, maintenant il y en a une quarantaine. Il suffit qu'il y ait quelqu’un avec la folie et la passion du polo, et je suis prêt à faire passer mon grain de folie ! 


Entretien réalisé par Y.M.

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