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Les comptes extérieurs marocains soulagés ?

La reprise en fanfare des prix du pétrole atteignant 70 dollars le baril de Brent, qui a marqué le début de l'année, n’aurait pas de quoi inquiéter. L’accalmie observée ces jours-ci serait partie pour durer toute l'année, selon des prévisions, dont une de l'OCP Policy Center. Celle-ci table sur un prix moyen du Brent de 60 dollars et pronostique même mieux.

Les comptes extérieurs marocains soulagés ?
L’accalmie sur les prix du brut atténuera la facture énergétique du Maroc qui s’est renchérie de 27,4% à 69,47 milliards en 2017.

Nouvelle plutôt rassurante pour le Maroc. Le tant redouté emballement des prix du pétrole ne devrait passe produire cette année. L’accalmie des prix du brut observée récemment sur les marchés mondiaux se poursuivrait, selon certaines prévisions, dont une a été avancée par l'OCP Policy Center. Cette prévision, formulée dans une nouvelle publication du think tank marocain sur le bilan des marchés mondiaux de matières premières 2017 et prévisions 2018, table sur un prix moyen du Brent de 60 dollars (prix sur lequel s'est basé le gouvernement pour le Budget 2018) et pronostique même que le marché repasse durablement en dessous de ce niveau.  Ce qui ne manquerait pas d’atténuer la facture énergétique du Royaume et soulager ses comptes extérieurs. À rappeler que la facture énergétique s’est renchérie de 27,4% à 69,47 milliards en 2017, soit l’équivalent de 56,8% de la hausse totale des importations, selon l'Office des changes. Cette tendance s’est poursuivie au début de cette année, puisque les importations des produits énergétiques ont progressé de 7% à 6,13 milliards de DH en janvier 2018 (sur des importations totales de 35,85 milliards, en hausse de 3,6%, se traduisant par un déficit commercial de 15,47 milliards).

La prévision publiée par OCP Policy Center repose notamment sur «l’extraordinaire dynamique des pétroles de schiste américains aux vannes largement ouvertes par Donald Trump», selon l’auteur de cette étude, l’économiste français Philippe Chalmin, qui note qu’il faut également ajouter l’effet de nouvelles productions de pays comme le Canada et le Brésil. Ce qui devrait compenser, et même au-delà, les diminutions de quotas de l’OPEP et de ses alliés, mais également atténuer l’impact de l’aggravation des tensions géopolitiques et de la hausse de la consommation mondiale, estime-t-il.
Ainsi, explique l'expert, dès les premiers mois de 2018, les États-Unis produiront plus de 10 millions de barils/jour, à des prix de revient proches de 40 dollars pour le pétrole de schiste, que leurs producteurs ont déjà arbitré sur les marchés à terme. Certes, concède-t-il, la consommation mondiale va continuer à augmenter, tirée notamment par la Chine. Mais, nuance Chalmin, ceci ne suffira pas à réduire les excédents pesant sur le marché, ce qui repousse un éventuel rééquilibrage du marché à 2019 au mieux. 

Cette prévision est également étayée par une donnée importante qui montre que «le pétrole est bien le seul marché dont la Chine n’est qu’une variable d’ajustement». C’est vrai que, selon cette analyse, l’économie chinoise devra connaitre une expansion avec les nouvelles routes de la soie et les énormes investissements d’infrastructures que cela implique, avec la nécessité de maintenir la croissance chinoise au moins autour de 6% pour créer les 11 à 12 millions d’emplois urbains nécessaires pour satisfaire les migrants ruraux. Toutefois, est-il nuancé, il faut que cette croissance soit moins polluante et donc engager une démarche de plus en plus volontariste de fermeture des capacités de production les plus marginales, qu’il s’agisse de l’acier, de l’aluminium, de la fonte ou de nickel. S’agissant des autres matières premières, l'étude mise sur un tassement des marchés de la plupart des métaux, voire un réajustement pour les plus spéculatifs. Sachant que 2017 a été marquée par des hausses de prix pour les minerais et les métaux. 
Il reste, toutefois, deux paramètres aléatoires : le climat et la géopolitique, prévient cette analyse, indiquant que les météorologues anticipent un nouvel épisode «La Niña» et que la géopolitique est complexe notamment au Proche-Orient. 

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