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«La coopération bilatérale entre les deux pays ne date pas d’aujourd’hui et continue de s’épanouir davantage»

Dans le cadre du 60e anniversaire des relations diplomatiques sino-marocaines, l’ambassade de la République populaire de Chine célèbre le Nouvel An chinois au Maroc à travers une variété d’activités artistiques et culturelles. Rencontre avec Dr Dongyun Chen, conseillère culturelle à l’ambassade de Chine au Maroc.

«La coopération bilatérale entre les deux pays ne date pas d’aujourd’hui et continue de s’épanouir davantage»
Dr Dongyun Chen. Ph. Kartouch

Le Matin : Le Maroc et la Chine célèbrent, cette année, le 60e anniversaire de leurs relations diplomatiques. Comment évaluez-vous ces relations entre les deux pays ?
Dr Dongyun Chen
:
En réalité, ces relations, malgré l’éloignement entre les deux pays, sont marquées par une coopération bilatérale de longue date, et ce, à travers plusieurs faits qui confirment cela depuis le temps de la Route de la soie. Il y avait un échange commercial, culturel et humanitaire, où le Maroc, parmi les pays qui venaient jusqu’en Chine, fut considéré comme le plus proche du point de vue des traditions et coutumes. Il y a énormément de ressemblances entre les deux pays. Moi-même, j’ai vécu au Maroc, j’ai cohabité avec le peuple marocain et j’ai senti beaucoup de rapprochement entre nos peuples et une affinité dans leur culture. Et là, on peut évoquer le plus grand voyageur du Maroc Ibn Battouta qui a joué un rôle important dans la relation entre l’Orient et l’Occident. Donc, notre relation est forte et séculaire. 

Quels sont, selon vous, les domaines et secteurs qui nécessitent d’être soutenus et développés pour une meilleure coopération ?
Bien sûr, il y a les secteurs économique et commercial qui sont très importants et qui engendreront des revenus conséquents aussi bien pour la Chine que pour le Maroc. Mais il y a d’autres domaines à développer davantage, notamment le tourisme. Ce secteur a connu, suite à la visite de S.M le Roi, une impulsion au niveau de l’augmentation du nombre de touristes chinois qui est passé de 1.000 à 100.000 l’année précédente. Un grand élan qui fut réalisé grâce à la suppression du visa pour le citoyen chinois. Mais nous avons besoin de plus de développement de ce secteur pour attirer plus de touristes chinois au Maroc. Par exemple, l’utilisation de la langue chinoise par les guides touristiques, dans les hôtels… Comme il faut, bien sûr, trouver des solutions pour ouvrir des vols directs entre le Maroc et la Chine.

Quels sont les principaux programmes de renforcement de la coopération culturelle ?
La culture est la base primordiale pour l’échange entre les pays. Pour communiquer, il faut que chacun de nous connaisse la culture de l’autre pour préparer le terrain à d’autres collaborations. Pour cela, nous sommes en train d’ouvrir un nouveau Centre culturel chinois à Rabat, afin de faire connaître et faire découvrir la Chine aux Marocains, à travers son histoire, sa politique, sa culture, ses traditions, ses coutumes… Et ce en programmant des cycles de formation autour de la langue chinoise, des sports traditionnels de la Chine, des conférences, des projections cinématographiques, des ateliers, des expositions, des concerts de musique… Ce Centre, qui estime jouer un rôle important dans ce sens, sera un pont entre la culture chinoise et celle du Maroc. Car il va aussi accueillir toute la diversité culturelle marocaine et sera ouvert à tout le monde.

Est-ce qu’il y a un programme pour faire connaître la culture marocaine en Chine ?
Tout à fait. L’échange existe déjà, il faut seulement le renforcer. Nous avons, par exemple, des festivals de troupes traditionnelles et des salons d’arts plastiques qui sollicitent le Maroc. La Chine est aussi souvent présente au Maroc à travers ses troupes de chant et de danse, ses arts plastiques et son art culinaire. D’ailleurs, pour le prochain Nouvel An chinois, nous avons préparé une belle programmation artistique et culturelle, avec notamment de la danse moderne et traditionnelle, de l’art culinaire, des expositions de photographies, de la calligraphie chinoise… ainsi que plusieurs participations de la Chine à des manifestations marocaines.

Le Maroc s’engage de plus en plus dans la protection de son patrimoine matériel et immatériel. De quelle manière la Chine pourrait-elle apporter sa contribution dans ce domaine ?
Il y a un échange fructueux dans ce sens, entre les spécialistes dans ce domaine. Et ce en créant des relations de partenariat entre la Chine et la Fondation nationale des musées pour la restauration de la poterie et du cuivre ancien. Et Puis, nous allons programmer des visites pour des experts du patrimoine chinois au Maroc et vice versa. Il y a un besoin du côté marocain que nous transmettons en Chine pour trouver des terrains de collaboration. Nous avons aussi établi des relations avec l’Institution de sauvegarde du patrimoine hassani à Tan-Tan. Nous organisons également des rencontres entre des experts marocains et chinois pour faire connaître les besoins du Maroc dans ce volet patrimonial.

Où en sont arrivés les échanges entre le Maroc et la Chine sur le plan de l’enseignement universitaire ?
Nous avons toujours collaboré avec le ministère de l’Enseignement supérieur en octroyant des bourses gouvernementales aux étudiants les plus compétents qui désirent faire leurs études en Chine dans différentes branches. Chaque année, il y a une trentaine de bourses, en plus de ceux qui se trouvent déjà en Chine. Il y a aussi des étudiants chinois qui viennent au Maroc pour étudier la langue arabe et d’autres disciplines scientifiques. Par ailleurs, la région musulmane de Chine envoie, chaque année, une trentaine d’étudiants à l’Université Hassan 1er à Settat pour étudier l’arabe. C’est un domaine qui s’épanouit de plus en plus. 

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