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«Je crois en toute sincérité que nous sommes la meilleure équipe du championnat !»

Véritable joueur nomade, l’attaquant de pointe Badr Kachani a multiplié les expériences au Maroc. Particulièrement friand des clubs jouant les premiers rôles en Botola Maroc Telecom D1, le Raja de Casablanca, la Renaissance de Berkane, l’Ittihad de Tanger ou le Fath de Rabat ont tous accueilli ce joueur, connu pour ses buts décisifs, mais aussi pour son fort caractère, qui lui avait d’ailleurs valu quelques frictions avec les supporters du Hassania la saison dernière. Quelques mois plus tard, Kachani a posé ses valises à Agadir. Deuxième meilleur buteur du HUSA derrière le capitaine Jalal Daoudi, le fer de lance nourrit désormais l’espoir de décrocher le titre de la saison 2017-2018, lui qui avait déjà été sacré champion du Maroc dans les rangs des Verts du RCA.

«Je crois en toute sincérité que nous sommes la meilleure équipe du championnat !»
Badr Kachani (au centre). Ph. Saouri

Le Matin : Vous débarquez au Hassania d'Agadir en ayant un précédent avec le public du HUSA, qui date du déplacement de la RSB à Agadir lors de la saison dernière. Comment s'est déroulée votre intégration, que ce soit avec vos coéquipiers ou le public du club ?
Badr Kachani
: J'avais toujours un an de contrat avec la Renaissance de Berkane, mais je voulais quitter le club et ma bonne relation avec l'entraîneur et les dirigeants a facilité les choses. J'ai choisi le Hassania, car je connaissais déjà l'entraîneur Miguel Gamondi, avec lequel j'ai joué aux Émirats arabes unis. Il m'a exposé le projet du club et j'ai été tenté. Puis j'ai aussi été clair avec les dirigeants, qui ont manifesté beaucoup de professionnalisme. Je suis un joueur qui ne passe qu'une ou deux saisons avec un club puis pense à changer d'ambiance. En début de saison, je n'ai pas eu trop de réussite et je n’ai pratiquement pas marqué. Cela m'a créé quelques problèmes avec le public, car je marquais toujours quand j'affrontais le Hassania, mais une fois dans les rangs de ce club, je ne me suis plus montré aussi efficace. Déjà, une frange des supporters était réticente à l'idée de me voir intégrer l'équipe, suite à une célébration qui avait dérangé les fans du HUSA l'année dernière avec la RSB. Je ne me suis jamais excusé auparavant, car j'estimais que c'était une célébration spontanée, ce genre de réaction que l'on ne contrôle pas et qu'ils n'avaient pas à se sentir offensés. Toutefois, je tiens aujourd'hui à leur présenter mes excuses, car ils m'ont accueilli malgré tout. Le coach a été très patient avec moi et j'ai fini par retrouver le chemin des filets. Nous pratiquons un football moderne et nous occupons une position que le HUSA n'a plus connue depuis plus de 15 ans. Quand je reviens à Casablanca, on me dit d'ailleurs que le Hassania offre un beau spectacle et les gens m'assurent qu'ils aiment regarder nos matchs.

Vos débuts étaient donc difficiles, mais vous avez pu rebondir. À quel moment de la saison avez-vous retrouvé votre efficacité ?
Depuis le début de la saison, nous étions vraiment décidés à aller chercher un titre, que ce soit la Coupe du Trône ou la Botola D1. On a naïvement raté l'occasion en Coupe du Trône face au Chabab Atlas Khénifra. On a vraiment été abattus après cette défaite. Mais malgré tout, on a fini par prendre notre revanche avec un 5-1 en déplacement chez eux, pour le compte de la Botola, et c'était là le déclic pour moi, puisque j'avais réussi un doublé, et depuis ce match, je suis plus en réussite.

Vous connaissiez déjà le coach Gamondi, qui a succédé à Sektioui et qui effectue un excellent parcours avec le HUSA. Qu’a-t-il vraiment changé au Hassania ?
Abdelhadi Sektioui n'est pas très différent de Miguel Gamondi, sauf sur un point. C'est lui qui a découvert des joueurs comme Badiî Aouk et Karim Barkaoui, des joueurs qui nous poussaient à prendre beaucoup de précautions lorsque j'étais dans d'autres équipes. C'est un homme qui est très direct, très cru, avec un tempérament assez trempé. Gamondi, lui, est plus proche des joueurs. Il sait toujours nous motiver, nous sensibiliser. Mais les deux coachs sont des adeptes du jeu basé sur les passes courtes et les attaques placées. C'est ce qui a dû faciliter la transition entre les deux hommes. À l'entraînement, quand nous jouons des mini-matchs, à trois passes ou quatre au maximum, il siffle pour refaire l'action. C'est pour vous dire la nature du jeu qu'il prône.

Pensez-vous que le Hassania d’Agadir pourra aller jusqu’au bout de sa quête cette saison ?
On a des joueurs de haut niveau. La première place, nous l'avons méritée par notre travail et les prestations qu'on a données. Au début, nous n'avions pas envisagé de jouer la consécration, nous parlions plutôt des places qualificatives en compétitions continentales. Après, au fil des journées, nous avons pris confiance. Je crois en toute sincérité que nous sommes la meilleure équipe du championnat ! Nous avons habitué nos supporters à cette position avancée et nous ne pouvons plus les décevoir. Il va falloir aller jusqu'au bout. Je les exhorte cependant à investir les gradins en grand nombre, plus grand que celui qui fait le déplacement actuellement, car nous aurons besoin de sentir leur soutien. Des équipes comme le Raja sont propulsées vers l'avant par leur public.

Si l’on vous demandait votre avis sur les multiples clubs où vous avez évolué pendant votre carrière en Botola ?
Au FUS, le professionnalisme est à son apogée. Je pense que c’est le club le mieux structuré ici, mais il ne bénéficie malheureusement pas du soutien du public. Avec le Raja, j’ai disputé la Coupe du monde des clubs, les meilleurs souvenirs de ma carrière de footballeur ! J’ai aussi remporté avec eux le Championnat et la Coupe du Trône. Je suis également passé par l’Olympique de Safi et l’Ittihad de Tanger, où j’ai aussi marqué plusieurs buts. Ici au Hassania, tous les moyens sont réunis pour que nous réussissions un exploit en fin de saison. J’espère qu’on pourra offrir un titre à ce club et à son public. 

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