La croissance en zone euro, important marché pour le Maroc, devrait subir un coup de frein. Elle demeure certes soutenue et généralisée, mais les signes d’un ralentissement sont également répandus, rapporte Reuters. Ce que laisse apparaitre le comportement des entreprises de la zone euro qui ont terminé le premier trimestre 2018 sur leur croissance la moins marquée depuis le début 2017, sous le coup d’une météo peu clémente et d’une monnaie unique forte. Ce qui – s’ajoutant à des pressions inflationnistes qui restent molles – gênerait la Banque centrale européenne (BCE), qui compte pourtant normaliser sa politique
monétaire.
Autre signe important, l’indice PMI composite IHS Markit des directeurs d’achats, considéré comme un bon étalon de la croissance de la zone euro, ressort à 55,2 en mars contre 57,1 en février et une estimation flash de 55,3.
Certes, l’indice reste bien au-dessus de la barre des 50, qui délimite croissance et contraction de l’activité. Toutefois, son recul d’un mois sur l’autre est le plus vif depuis près de six ans.
«L’économie de la zone euro s’est tempérée en mars, mais elle reste bien dynamique ; les indices laissent toujours présager une croissance trimestrielle impressionnante de 0,6% en mars», note cependant Chris Williamson, économiste en chef d’IHS Markit, cité par Reuters. Et d’ajouter «On s’attendait de toute façon à un tassement par rapport au niveau élevé des PMI en tout début d’année».
À rappeler que l’indice PMI était en janvier au plus haut depuis juin 2006.
Dans le détail, le sous-indice des commandes nouvelles est tombé à un plus bas de 14 mois de 55 en mars contre 56,3 en février. Pour l’indice PMI des services, s’alignant sur le manufacturier publié mardi, il a reculé à 54,9 en mars, au plus bas de sept mois, contre 56,2 en février et 55,0 en version flash. Le sous-indice des prix a reculé à 52,1 contre 52,9 et une version flash de 52,4. Ainsi, la croissance de l’activité dans les services a ralenti en mars, mais les entreprises restent optimistes pour les 12 prochains mois et la première économie d’Europe devrait encore enregistrer une croissance vigoureuse en 2018. «Bien que le pied ait été levé de l’accélérateur au cours des derniers mois, la tendance devrait rester forte en 2018 pour l’économie allemande», déclare Phil Smith, économiste d’IHS Markit. IHS Markit prévoit une croissance du produit intérieur brut allemand de 2,8% cette année. La croissance de l’activité tertiaire dans la zone euro a été la plus faible depuis sept mois, le rythme des embauches a ralenti et la croissance des nouveaux contrats est la plus faible depuis août. L’indice composite, qui regroupe les services et l’industrie, a quant à lui décéléré à 55,1 après 57,6 en février. Il était ressorti à 55,4 en estimation «flash», au plus bas depuis juillet.de 55,3.
La croissance dans la zone euro pourrait subir un coup de frein
La croissance dans la zone euro reste soutenue et généralisée, mais des signes de ralentissement se font jour. Il s’agit notamment du tassement des résultats des entreprises et de l’indice PMI composite IHS Markit des directeurs d’achats dans la zone. Ce qui gênerait la Banque centrale européenne, qui compte normaliser sa politique monétaire.
Lahcen Oudoud
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05 Avril 2018
À 19:04