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Les cyberattaques, une menace pour la moitié des bénéfices mondiaux

Les cyberattaques pourraient faire subir aux banques des pertes annuelles allant de 9 à 50% de leur bénéfice net, à l'échelle mondiale. Ce qui compromettrait la survie d’une banque, voire la stabilité de l’ensemble du système financier. Le Fonds monétaire international recommande de mieux surveiller et évaluer le «cyber-risque» afin de renforcer la résilience des institutions et des infrastructures financières.

Les cyberattaques, une menace  pour la moitié des bénéfices mondiaux
Le FMI offre une assistance technique pour aider ses pays membres à améliorer leur cadre de réglementation et de surveillance des cyberrisques

Le cyber-risque menace sérieusement le système financier. Selon une modélisation effectuée par le Fonds monétaire international (FMI), les cyberattaques pourraient faire subir aux banques des pertes annuelles allant de 9% (soit 100 milliards de dollars à l’échelle mondiale) à 50% de leur bénéfice net. «Ce qui mettrait en danger l’ensemble du secteur financier», alerte la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, dans une note économique fraichement publiée. À ses yeux, le secteur financier est particulièrement vulnérable aux cyberattaques. «En raison de leur rôle crucial d’intermédiaires financiers, les institutions financières sont en effet des cibles invitantes. Une cyberattaque réussie contre une institution pourrait déclencher une réaction en chaîne qui frapperait l’ensemble du système financier, fortement interconnecté», est-il expliqué. Au-delà de ces considérations strictement financières, la menace réside aussi dans la possibilité qu’une institution ciblée par une attaque ne soit plus en mesure de poursuivre ses activités. Désormais, les cyberattaques se trouvent au premier rang des préoccupations citées par les gestionnaires de risques et autres dirigeants d’institutions financières. Leurs menaces sont jugées plus importantes que les tensions géopolitiques, par exemple, ou encore l’impact des nouvelles réglementations. De plus, les pertes estimées restent supérieures à la taille actuelle du marché de la cyberassurance. «Malgré sa croissance récente, ce marché demeure en effet restreint, avec des primes versées de plus ou moins trois milliards de dollars à l’échelle mondiale en 2017», précise l’Institution de Bretton Woods. À ce jour, la plupart des institutions financières ne détiennent aucune cyberassurance. La protection est limitée au moment où les assureurs éprouvent des difficultés à évaluer le risque à cause de l’impossibilité d’établir avec certitude l’exposition au cyber-risque, du manque de données et de la contagion possible. «L’analyse quantitative du cyberrisque demeure embryonnaire, surtout à cause de l’absence de données sur le coût de ces cyberattaques et à cause de la difficulté à modéliser le cyberrisque», regrette le FMI. Ce dernier recommande ainsi de mieux évaluer le risque pour le secteur financier. Pour ce faire, il préconise la collecte par les autorités de données plus granulaires, uniformes et complètes sur la fréquence et les effets des cyberattaques. De même, les obligations de déclaration des infractions devraient permettre de mieux détecter les cyberattaques.
De nouvelles études sont aussi nécessaires pour une meilleure compréhension des moyens de renforcer la résilience des institutions et des infrastructures financières, pour à la fois réduire les probabilités de succès des cyberattaques et faciliter une reprise rapide et en douceur des activités. Pour le FMI, il est également nécessaire que le secteur officiel se dote à l’échelle mondiale d’une capacité de surveillance et de réglementation de ces risques. «En somme, il convient de renforcer les cadres de réglementation et de surveillance des cyberrisques, en mettant l’accent sur le développement de pratiques efficaces de surveillance et de tests réalistes de vulnérabilité, sans oublier la reprise des activités ainsi que la planification des imprévus. Le FMI offre une assistance technique pour aider ses pays membres à améliorer leur cadre de réglementation et de surveillance», indique l’institution.                           

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