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Dakhla, point de départ du projet de reforestation du Sahara

Le Chef de file des «trois S», Sahara Scientist Summit, le professeur en agriculture et scientifique hongrois Jozsef Steier, porte avec ses équipes un projet ambitieux pour la reforestation des déserts. Ce projet d’envergure mondiale sera implémenté, dans une première étape, dans la région de Dakhla. Il devra être monté sur une surface de 25.000 hectares avec une enveloppe de 625 millions de dollars. Les détails.

Dakhla, point de départ du projet de reforestation du Sahara
Dakhla s'impose de plus en plus comme un point de rencontre international.

C’est un nouveau grand projet d’envergure mondiale pour faire face aux changements climatiques. Ses initiateurs entendent le lancer à partir de la région de Dakhla. Le projet est porté par des scientifiques qui ambitionnent de mener des actions concrètes pour faire face aux aléas climatiques, tout particulièrement dans les déserts. Rencontré par notre journal à Dakhla, le chef de file des «trois S» (Sahara Scientist Summit), le hongrois Jozsef Steier, professeur en agriculture qui s’intéresse de plus en plus au Maroc, nous a livré les détails du projet tel qu'il a été pensé et qui devra être réalisé sur un site dans la région de Dakhla.
Il nous a expliqué, tout d’abord, comment est venue cette idée. «Nous avions un grand rêve, celui de la reforestation du Sahara. Pourquoi ? Parce qu’il y a de grands défis dans le monde, des défis de changements climatiques et d'accélération des changements négatifs. Face à cette situation, on doit trouver de grands projets qui soient capables d’endiguer ces changements. Comme on peut le voir, les programmes régionaux et même ceux continentaux ne sont pas suffisants. Il faut agir à travers de nouveaux grands projets. À cette fin, on a essayé de rassembler les savants de tous les coins du monde. Je suis ravi de vous dire que nous avons réuni des savants d'Asie, d’Europe, d’Afrique et d’Amérique», nous a-t-il confié.
En effet, c’est en 2015 que le Sahara Scientist Summit avait été créé à Budapest, à l’occasion d’une rencontre entre les différents savants qui sont engagés à faire quelque chose de concret pour limiter les effets climatiques dans le désert. À Budapest, les initiateurs de cette action ont commencé par analyser les problèmes qui se posent et ont essayé de développer les modèles de ce qui doit être fait. Et c’est lors de la deuxième rencontre, en 2017, également en Hongrie, qu’ils ont présenté les technologies et les solutions à adopter. «Ce qui est évident c’est qu’il faut avoir des solutions complexes, car les solutions monophasées ne sont pas satisfaisantes. Il faut attaquer les défis dans leur complexité et donner les réponses les plus complètes possible», soutient Jozsef Steier.

Le troisième sommet des «trois S» a eu lieu, jeudi et vendredi derniers à Dakhla. Durant cette réunion, les participants ont mis sur la table des solutions concrètes. Il s’agit de l’élaboration d’un plan de reforestation du Sahara à travers un premier bloc de 25.000 hectares. «Dans ce sens, nous avons un projet pour lequel nous avons sélectionné un site dans l’environnement de Dakhla. Pourquoi ici ? C’est parce que les conditions et les trois éléments primordiaux sont extraordinairement réunis», nous explique-t-il.
Il s’agit de la situation géographique de la région de Dakhla qui est impeccable, dotée de la mer, du désert, du vent et du soleil. Autant d’ingrédients qui sont rassemblés sur le même site. Le deuxième élément est de nature économique et est bien rassurant, selon le professeur. C’est-à-dire qu’il y a de l’agriculture, une pêche forte, l’élevage, l’industrie de transformation des poissons, il y a aussi de l’agriculture exportatrice… Des données qui permettent au projet d’avancer facilement. Le troisième élément est d’ordre social et est également primordial. Dakhla est un «point de fusion», un centre multiculturel, une symbiose des oasis et des habitations modernes, estime Jozsef Steier. Autant d’éléments qui sont en faveur de la réussite du projet, tient-il à dire.
Par ailleurs, ce projet est encore en phase de lancement et devra mobiliser une enveloppe de 625 millions de dollars pour répondre aux différentes composantes de nature technique, sur le plan agricole, des infrastructures et les autres financements. Il sera présenté aux bailleurs de fonds sur le marché. Plus concrètement, on va utiliser dans ce projet un arbre qui s’appelle Paulownia et qui a 27 vertus. Une plante qui se développe rapidement et qui sera implantée sur de nombreux hectares. «Le but est qu’elle soit utilisée dans le projet avec de la culture intercalaire. Parce l’arbre se s'intègre très bien dans la culture intercalaire. Nous avons mis sur pied un plan bien structuré. Si tout va bien, on pourra démarrer dans six mois à un an au maximum ce grand projet sur le site choisi à Dakhla. Nous serions heureux de pouvoir concrétiser une invention marocaine au Maroc à travers ce projet», annonce le professeur. 

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