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Démarrage aujourd'hui à Bonn de négociations cruciales

Près de 200 pays se retrouvent aujourd'hui à Bonn pour avancer vers la mise en œuvre de l'Accord de Paris, première étape d'une année cruciale» dans la lutte contre le dérèglement climatique. En dépit des progrès enregistrés dans différents domaines à l'image de l'augmentation des investissements dans les énergies renouvelables, la tendance actuelle est à un réchauffement de 3 °C au lieu de la fourchette comprise entre 1,5 et 2 °C comme fixé par l'Accord de Paris.

Démarrage aujourd'hui à Bonn de négociations cruciales
2018 est une année clé pour faire avancer l'action climatique. La réunion d'aujourd'hui est considérée comme le moment le plus critique depuis la COP 21 qui a donné naissance à l'Accord de Paris en 2015. Ph. ONU

Les experts du monde entier se réunissent à partir d'aujourd'hui à Bonn (Allemagne) afin d'identifier les activités à fort potentiel de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris. L'ensemble des engagements nationaux de réduction des émissions de CO2 devrait être atteint en 2020. En dépit des progrès notables enregistrés dans différents domaines à l'image de l'augmentation des investissements mondiaux dans les énergies renouvelables, la tendance actuelle va vers un réchauffement de 3 °C au lieu de la fourchette comprise entre 1,5 et 2 °C comme fixé par l'Accord de Paris qui avait couronné, en décembre 2015, la COP 22. Le Maroc s'est engagé à réduire ses émissions de 42%. «2018 est une année clé pour faire avancer l'action climatique», le moment «le plus critique» depuis la COP 21 qui a donné naissance à l'Accord de Paris en 2015, commente David Waskow, expert au World Resources Institute, cité par l'AFP. Le ministre de l'Environnement des Maldives, Thoriq Ibrahim, qui préside le groupe des petites îles (Aosis) a quant à lui indiqué, selon la même agence de presse, qu'«il est frustrant d'entendre certains pays développés célébrer leur leadership sur le climat alors qu'ils ne sont pas la hauteur des engagements modestes annoncés au fil des années». Plusieurs facteurs plaident pourtant pour le respect des engagements de réduction de telles émissions. Dans sa feuille de route 2050 de la transition énergétique, publiée début avril, l'Agence internationale des énergies renouvelables estime que les engagements nationaux de réduction des émissions de gaz à effet de serre pourraient améliorer de 1% la croissance économique mondiale et faire chuter de 15% les impacts du changement climatique. 
De plus, selon le même document, les énergies vertes et l'efficacité énergétique pourraient créer plus de 40 millions d’emplois, compensant ainsi ceux perdus dans l'industrie des combustibles fossiles. Un récent rapport de la Convention-Cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) indique qu'avec un total de 279,8 milliards de dollars investis dans les énergies renouvelables, 2017 a été la huitième année consécutive où les investissements mondiaux dans les énergies renouvelables ont dépassé les 200 milliards de dollars.
«En 2017, l'énergie solaire a bénéficié de 160,8 milliards de dollars d'investissements, soit une augmentation de 18% en comparaison avec l'année précédente», fait savoir la CCNUCC. Malgré cette progression des investissements, l'Agence internationale des énergies renouvelables estime que les plans gouvernementaux actuels de réduction des émissions de CO2 ne répondent pas aux objectifs de l'Accord de Paris. Les trois dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées et les émissions de CO2 sont reparties à la hausse en 2017. Les pays du Nord sont également régulièrement rappelés à leur promesse de porter à 100 milliards d'euros par an d'ici 2020 leur aide aux politiques climatiques de ceux du Sud. L'Accord de Paris prévoit un premier bilan mondial en 2023, mais la communauté internationale a déjà lancé un dialogue pour encourager les États à présenter d'ici 2020 des engagements révisés. 
Ce processus baptisé «Talanoa», mot utilisé dans les îles Fidji qui président actuellement la COP pour qualifier un dialogue permettant de construire la confiance «par l'empathie et la compréhension», sera officiellement lancé pendant la réunion de Bonn qui commence lundi et durera deux semaines. Le Dialogue Talanoa invitera les participants autour de trois questions : Où en sommes-nous ? Où voulons-nous aller ? Et comment y arriver ? D'autres événements diplomatiques importants jalonneront les mois conduisant à la COP 24, du G7 en juin à la publication du rapport du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) à l'automne, en passant par le «sommet» organisé par le gouverneur de Californie en septembre. 

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